Confusion

Des récits qui ne manqueront pas de réveiller vos sens et votre imagination...
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arlequin46

Confusion

Message par arlequin46 »

LUI :

Je sentis tout de suite, à l’intonation de ta voix, que quelque chose n’allait pas bien ; je ne te voyais pas, mais j’imaginais sans peine tes yeux rougis par les larmes, j’entendais la détresse de ton coeur, une douleur qui m’atteignit aussi et je compris, sans que tu n’aies besoin de le dire, que l’homme qui partageait ta vie t’avait encore joué un sale tour.

Nous discutâmes pendant plus d’une heure au téléphone et, comprenant que je ne pourrais te calmer ainsi, ne voulant pas laisser ma plus fidèle amie dans la peine, je te proposai de venir me voir. Pourtant, cela tombait très mal : je m’étais enfin décidé à inviter ma collègue qui me faisait du rentre dedans depuis plusieurs semaines, mais entre un plan sexe et toi, la priorité était plus qu’évidente.

Ma collègue apprécia très moyennement que je décommande notre soirée ; mais cela n’avait aucune importance et je me mis à préparer mon fameux rôti aux trois moutardes que tu aimais tant. J’avais à peine fini de dresser la table, que tu sonnais à la porte. Tes yeux étaient rouges, comme je l’avais imaginé, ton sourire était forcé, triste ; je sentis une colère sourde monter en moi ; si ton copain avait été présent à ce moment-là, je lui aurais certainement collé mon poing au visage. Je te fis entrer et te serra fort dans mes bras où tu éclatas en sanglot et je me demandais comment un homme pouvait être assez mesquin pour faire souffrir une femme comme toi.

Après t’être un peu calmée, tu me parlas tes nouveaux déboires avec ton copain, m’expliquant qu’il t’avait encore trompé et avec l’une de tes amies ce coup-ci. J’avais beau essayer, mais je ne trouvai pas les mots pour te réconforter ; cela faisait si longtemps que cette situation durait et je ne me voyais pas te dire « je te l’avais dit », ou bien « tu sais comme il est ; il ne changera pas », alors je me contentai de t’écouter en silence, pestant intérieurement.

Le temps de prendre deux apéritifs et nous nous mîmes à table et la conversation partit sur d’autres sujets. Peu à peu, le vin aidant, tu commenças à te décontracter, à retrouver ton sourire, un sourire extraordinaire, du genre qui inonde tout un visage, fait pétiller les yeux, un sourire qui réchauffe celui qui le reçoit, qui fait facilement tourner la tête. Tu te mis à parler, à parler, à parler… et moi je t’écoutais sans mots dire, bercé par la douce mélodie de ta voix. Tes cheveux détachés tombaient harmonieusement au-dessus de tes épaules ; je te trouvais plus belle que jamais ; je me sentais admirablement bien avec toi et un trouble étrange, insipide, me gagna, un sentiment qui me fit me sentir coupable et que je m’efforçai de chasser.

Après le dîner, je nous préparai un café à la crème chantilly et nous repartîmes sur des discussions philosophiques, refaisant le Monde à notre sauce, comme nous le faisions à l’époque où nous étions à la fac. Nous discutâmes ainsi jusqu’à très tard dans la nuit, beaucoup trop tard pour que tu puisses rentrer chez toi. Aussi, comme cela était déjà si souvent arrivé dans le passé, je t’offris ma chambre pour la nuit, offre que tu acceptas sans hésitation. Je me souviens de ton regard quand tu me souhaitas la bonne nuit, un regard différent aux autres fois, comme si le trouble que j’avais ressenti un peu plus tôt était passé en toi. Mais je n’y prêtai pas plus d’attention et alla fumer une cigarette sur le balcon.

Je ne sais pas combien de temps je suis resté sur le balcon, beaucoup plus que pour une simple cigarette. Je suis revenu dans le salon en faisant le moins de bruit possible, pensant que tu dormais bien profondément et je m’apprêtai à en faire de même quand je t’entendis m’appeler.
La veilleuse de la chambre était allumée ; ton regard me pénétra, m’envoûta, me fit oublier que tu étais ma meilleure amie. Je vins m’assoir près de toi et me mis à caresser ta douce chevelure ; tu déposas un baiser dans le creux de ma main ; mon visage se rapprocha du tien, si près que je pouvais à présent sentir ton souffle ; je fermais les yeux et nos lèvres se joignirent pour la première fois en six ans.

Devenu incapable de me contrôler, j’écartai la couverture et découvris ton corps entièrement dénudé. Dans un premier temps, mes doigts s’y promenèrent timidement, puis se firent de plus entreprenant. Tes paupières étaient closes, ta bouche légèrement entrouverte. Je te couvris de baisers, commençant par le nez, puis le menton, le creux du cou. Je m’attardai plus longuement sur ta poitrine, prenant plaisir à jouer avec la pointe de tes seins. Tout ton être commençait à réagir à la double caresse de mes mains et de ma bouche.

J’entendis un premier râle lorsque mes baisers se mirent à flirter avec tes cuisses. Je sentais déjà la douce odeur de ton Mont de Vénus qui m’appelait à lui : c’était la première fois que je voyais le sexe d’une femme entièrement épilé et mon excitation en était que plus grande encore.

De la pointe de la langue, je me frayais un chemin à la recherche de ton clitoris. Je sentis tes doigts emprisonner ma chevelure lorsque je commençai à jouer avec lui. Lorsque qu’il fut assez gonflé, je l’emprisonnai entre mes dents et me mis à le sucer avec ardeur, tout en partant à l’exploration de ta grotte avec deux doigts. Tes râles de plaisir se faisaient de plus en plus nombreux, de plus en plus fort. Je buvais avec délectation le nectar que tu daignais m’offrir. Ton buste bougeait au rythme de mes doigts enfoncés en toi et à celui de ma bouche aspirant ton clitoris. Subitement, tes jambes emprisonnèrent ma tête, tes mains la plaquèrent encore plus contre ton vagin et tu laissas éclater ta jouissance dans de grands cris, inondant mon visage de ta cyprine.

Je restai quelques minutes ainsi, ma joue appuyée contre ta fente humide, prenant peu à peu conscience de ce qui venait de se passer et imaginant ce que nous allions pouvoir nous dire. Quand je relevai enfin la tête, je me rendis compte que tu avais toujours les yeux fermés. Un grand sourire rayonnait sur ton visage et ta respiration était devenue lente : tu t’étais endormie. Je rabattis la couverture sur toi après avoir jeté un dernier regard sur ce corps dont j’avais terriblement envie. Un dernier baiser sur le coin de tes lèvres, et je regagnai le canapé dans le salon. Avec beaucoup de mal, je finis par m’endormir et, au petit matin, quand je rouvris les yeux, tu étais déjà partie sans laisser un mot.

Cela fait maintenant trois semaines que je n’ai plus de tes nouvelles et, par cette lettre, je voulais te dire que ma meilleure amie me manque beaucoup, beaucoup plus qu’une simple amie.



ELLE :

Quand je me réveillai, au petit matin, je fus partagée entre deux sentiments : venir te rejoindre sur le canapé du salon, ou bien partir avant que tu ne te réveilles ; finalement, mon esprit confus décida d’opter pour la première solution.

Dans le bus qui me ramenait à la maison, je me mis à repenser aux évènements de cette soirée, essayant d’analyser ce qui nous avait amené à une telle conclusion. Cela faisait si longtemps que nous nous connaissions toi et moi ; jamais il n’y avait eu d’ambiguïté dans nos sentiments ; en tout cas, c’est que j’avais toujours cru jusqu’à ce jour.

Je me demandais ce que tu pouvais ressentir en ce moment, ce que tu pouvais penser de moi. Je me sentais pleinement responsable de ce qui était arrivé car c’est moi qui t’avais appelé, moi qui t’avais provoqué, moi qui avais eu terriblement envie que tu me fasses l’amour. Je t’avais laissé me caresser sans aucune résistance, bien au contraire, et ma jouissance fut fabuleuse, comme quelque chose que j’avais toujours attendu ; je regrettais de m’être endormie avant de pouvoir te rendre le plaisir que tu m’avais donné, mais, en même temps, je me demandais si ce n’était pas un signe du destin nous disant que nous avions déjà été trop loin. Plus que jamais, je me rendais compte de la place que tu avais pris dans mon cœur, une place qui n’était pas celle que je croyais, et je me mis à avoir peur, peur de t’avoir blessé, peur de t’avoir perdu.

Arrivée enfin chez moi, je me déshabillai et fonçai sous la douche ; je laissai l’eau couler le long de mon corps comme si elle avait le pouvoir d’effacer ces dernières heures passées avec toi, mais mon esprit et mon corps restaient toujours dans la même confusion. Du reste, avais-je vraiment envie que ces évènements disparaissent de ma mémoire ?

Je me mis à me savonner tout le corps et, ce faisant, je me rappelai la chaleur de tes mains, la précision de tes doigts, le gout de tes baisers. Je fermais les yeux et sentis à nouveau le trouble gagner tout mon être, ce même trouble qui m’avait habité hier au soir. La tristesse et la douleur que m’avait infligées mon petit ami avait totalement disparu, remplacées par un sentiment que je n’osai nommer.

Machinalement, mes mains descendirent vers mon intimité en feu, massant tendrement mon clitoris. Je me demandai si tu avais autant envie de moi que je te désirais en ce moment. Mes pensées s’emballèrent ; à présent, je regrettais amèrement d’être partie aussi rapidement. J’avais envie de te sentir à nouveau contre moi, de respirer l’odeur de ton corps, de prendre ton sexe à pleine main, de le gouter, de le sentir me prendre.

J’enfonçai deux doigts dans mon vagin en imaginant qu’il s’agissait de ta verge et entama des mouvements de va et vient. De l’autre main, je me mis à jouer avec mon clitoris et ma gorge devint très sèche ; je sentis qu’une grosse vague n’allait plus tarder à me submerger et m’emporter dans les courants turbulents de l’orgasme. Je revis ton regard planté dans le mien, un regard où j’avais pu lire une intense émotion, une émotion qui ne peut tromper mais que, pourtant, j’avais si peur de mal interpréter.

J’imaginai ton sexe me posséder, remplissant toute ma cavité ; j’arrivai à le sentir aller et venir de plus en plus rapidement. N’y tenant plus, mes doigts accélérèrent leur cadence et une explosion partie du creux de mon ventre, faisant trembler tout mon corps. Je tombais à genoux dans ma douche en criant ton prénom dans ma jouissance.

Trois semaines se sont écoulées depuis, trois semaines durant lesquelles je ne t’ai pas donné de mes nouvelles, durant lesquelles j’ai tenté d’oublier cette soirée. Mais elle m’habite toujours autant ; nuit et jour, dans la rue, au boulot, je ne cesse de penser à toi, mon ami de toujours, mon amant…mon amour.
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