Deux jours dans une bulle...

Des récits qui ne manqueront pas de réveiller vos sens et votre imagination...
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Supprimé

Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

Je vous propose un récit un peu long et le côté sexuel met son temps à arriver. Désolée pour les impatients. Parfois, il faut savoir prendre son temps. :jap:

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- Allo ? Salut ma belle, c'est F. Comment vas-tu ?

14 ans que je bosse avec lui. Et il n'y a que lui qui m'appelle "ma belle", et que lui pour se croire obligé de dire qui il est.
- Bien. Que puis-je pour toi ?
Restons factuelle, ça évitera à F. de m'entraîner sur les pentes savonneuses de sa séduction toute orientale.
- Tu veux venir à Cannes, au festival, avec moi ?
What ? Cela mérite réflexion...
- Tu veux parler de la World Game Cup ?
J'essaye de gagner du temps, je sais qu'il parle du festival de cinéma... Mais j'ai besoin de cogiter pour savoir si oui ou non j'y vais.
- Ma belle (voix hyper caressante), je t'ai déjà dit que les seuls joysticks qui m'intéressaient maintenant, étaient les seins des femmes, comme les tiens par exemple.
Incorrigible. Plusieurs fois repoussé, jamais découragé, mais pas rancunier. Et notre collaboration professionnelle est parfaite.
- Je veux bien aller à Cannes, mais je ne veux pas dormir dans ta chambre.
- Nooooooonnn... Tu dormiras avec Caroline, elle sera là-aussi.

Là, mon regard s'éclaire : Caroline, rigolotte, vivante et très belle. Des moments sympas en perspectives.
- Si tu avais commencé par là, j'aurais dit oui tout de suite !
- Cela ne coûte rien d'essayer, hein ma belle ? Comme ça j'aurai ma femme de l'ombre et ma femme de lumière avec moi, au festival de Cannes. C'est top non ?

F. est un jeune scénariste plein d'avenir, de grosses maisons de production lui font des courbettes. C'est un magnifique travailleur acharné, très érudit dans son domaine, le cinéma, et j'ai beaucoup d'admiration pour lui. Je suis sa femme de l'ombre, parce que je corrige ses écrits depuis belle lurette, j'effectue des recherches documentaires pour lui. Caroline, elle, est son attachée de presse, elle le met dans la lumière. C'est marrant, elle est aussi blonde que je suis brune. On fait une belle équipe tous les trois. On complète bien F.

Bon, c'est pas tout ça, il va falloir penser aux valises. Je suis un peu désorientée. Je vis comme un ermite. J'ai perdu l'habitude de me déguiser en animal sociable, mais j'ai tellement envie de faire cette plongée dans le monde de l'actualité, que je me fais un après-midi shopping.

Une sorte de pétage de plombs financier. Comme je n'en ai pas fait depuis longtemps. Je commence par une boutique où j'achète deux t-shirts, un de forme débardeur écru, l'autre kaki. J'aime bien les styles pseudo-militaire. Une jupe safari, toute boutonnée sur l'avant, longue. Un pantalon noir, en jean. Une robe longue et fluide, pour les soirées, très tendance cette année. Comme on est à Cannes, j'investis dans un maillot. Je me la joue Hollywood : une pièce noir avec un anneau argent, entre les seins, légèrement drapé sur un côté. Et puis tant qu'à faire, une jolie capeline légèrement transparente, pour le soleil, et des lunettes noires. Prochaine étape : la lingerie. J'aime ce qui est beau, mais pas au point d'y sacrifier mon confort. Un bel ensemble en dentelle moka, avec un ruban ivoire qui serpente le long du décolleté et un autre, imitation tissus camouflé, mais très féminin quand même. Dernière étape, les chaussures : une paire de fines sandales plates, dorées et des ballerines, plus confortables, pour cavaler de partout.

Je rentre chez moi, contente de mes achats et un peu excitée à l'idée de ce voyage inattendu. Mes billets d'avion sont déjà là. F. fait les choses en grand, cela me fait sourire.

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L'avion vient d’atterrir à l'aéroport de Cannes-Mandelieu, je dénote beaucoup dans cet aéronef dédié aux voyages d'affaires, où il n'y a que des hommes en costumes coûteux, des femmes en tailleur-armure gris ou noir, avec des chignons bananes et des lunettes rectangles aux montures foncées. Je me plonge dans mon Fluide Glacial, bien heureuse d'être en jean, en tongs et en pull léger. Je débarque et je cherche F. , sans le voir. Une main se pose sur mon épaule, je me retourne et me trouve face à Caro. Belle, éclatante, bronzée, l'oeil étincelant. Je lui souris.

- Bonjour femme de la lumière, je ne te demande pas comment tu vas.
Elle m'embrasse en éclatant de rire, pleine de vitalité.
- Bonjour femme de l'ombre. Le grand homme est retenu par des journalistes, il n'a pas pu venir, je t'emmène à l'hôtel.

Je m'installe à côté d'elle, dans le coupé sport, décapotable. Le soleil est intense et je me dis que je ne vais pas échapper au coup de soleil. Pendant une seconde, je songe à fouiller dans un sac pour y prendre de la crème et ma négligence habituelle reprend le dessus. Tant pis, j'aurai le nez rouge. Un tube de crème se matérialise sous mon regard. Caro est une femme prévoyante :
- Protège-toi, tu vas avoir le nez tout rouge.

J'obtempère en souriant. Sacrée Caro : pas étonnant que F. ne puisse se passer d'elle. Nous arrivons à l'hôtel. Je m'apprête à prendre mes valises, quand un sourcil à la fois interrogateur et dédaigneux de Caro me stoppe net dans mon geste. Ah oui, c'est vrai. Larbin-Land. Un groom s'est emparé de mon sac et cherche désespérément autre chose.
- Madame, vous n'avez qu'un sac ?
- Oui.

Nous arrivons dans notre chambre. Caro me demande dans quel lit je veux dormir. Cela m'est purement égal. Je vais sur le balcon et je me repais du spectacle de la méditerranée. Si bleue. Si intense. C'est tellement différent chez moi. Mon mutisme ne plait pas à Caro, elle saute sur un lit, ouvre mon sac et veut voir ce que j'ai emmené. Elle commence à ranger mes affaires, pour qu'elles ne soient pas froissées, elle "adoooooooore" ces tenues style "colonial" (pour moi c'est militaire, pour elle c'est colonial).

- Oooooohhh c'est super mignon ça !
Elle examine avec attention mon soutien-gorge couleur café. Moqueuse, je réponds :
- Ce que je mets sur mes seins, tu pourrais le mettre sur ta tête.

Caro est très fine, très élancée. Je suis loin d'avoir son physique éthéré. La voilà qui exhibe du bout des doigts une nuisette en soie, couleur taupe. Elle saute devant le miroir et la place devant elle et fait une moue.

- Ces couleurs sont bien sur toi, sur moi, ça fait terne.

Et elle l'accroche délicatement sur un cintre. C'est le moment que choisit F. pour faire irruption dans la chambre. Il sent le champagne et le jus d'orange, en plus d'une eau de toilette fort coûteuse. Il fonce vers moi, m'écrase entre ses bras, dans une étreinte mi-people, mi-sincère. Me demande si j'ai fait bon voyage, n'écoute pas la réponse et explique qu'on est attendu à tel endroit, pour manger avec telles personnes.

C'est parti pour le tourbillon.

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Nous sommes au restaurant, j'aurais voulu partager un repas avec des gens de culture. Il n'y aura que des gens d'argent. Des investisseurs. Ils sont là pour chercher un poulain et accessoirement pour savoir qui peut les fournir en coke. F. est un sacré challenger, en matière de poulain, même s'il passe son temps à vanter ses talents d'étalon.

Le repas s'annonce long et ce que j'avais vu comme une fête, promet d'être un long pensum de trois jours. Caro glousse et se trémousse à côté d'un Brunéien. F. un énorme cigare à la bouche, écoute les paupière mi-closes un producteur lui expliquer la rentabilité de certaines histoires. F. a beau être intégré à ces univers, il ne bosse qu'avec des gens authentiques, qui croient en lui. Je sais qu'il est capable d'envoyer balader tout le monde si ça ne se passe pas comme lui le souhaite. Au grand dam de Caro, qui plusieurs fois a dû essuyer les plâtres de ses humeurs.

J'ai l'impression d'être au milieu d'un champs de manchots, avec toutes ces voix qui se mélangent... Français, anglais, allemand, espagnol.

Un monsieur âgé, un photographe qui avait eu son heure de gloire, à la période dorée du cinéma américain d'après-guerre, engage une conversation avec moi. Je m'intéresse beaucoup à ce qu'il a fait, le matériel qu'il utilisait, les personnalités qu'il a rencontrées, comment il a appris son art. Il en est tout guilleret : il a l'impression d'exister à nouveau. Ce n'est pas de la flagornerie de ma part, mon intérêt n'est pas feint et grâce à lui, je passerai une soirée somme tout assez instructive et amusante.

La fatigue commence à se faire sentir. La distance Brest-Cannes aussi. Je prends congé discrètement de tout le monde et repart à l'hôtel. Un peu paumée, un peu désorientée et déprimée à l'idée de ces trois jours de contrainte. Je me couche après une bonne douche et un gros soupir. Excédée de moi et de mon insatisfaction chronique. Bizarrement, je m'endors d'un seul coup.

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On frappe à la porte. Une femme de chambre entre. Pose un magnifique plateau de petit déjeuner, me sourit et va ouvrir les rideaux. Un torrent de soleil inonde la pièce. Je tourne la tête vers l'autre lit, il n'est pas défait. Caro a passé la nuit ailleurs, manifestement.

- Madame, où souhaitez-vous prendre votre petit déjeuner ?

Le balcon et sa superbe vue me semblent tout indiqués. Je la remercie gentiment et lui souhaite bonne journée. Elle est un peu surprise du cas que je fais de sa personne, me remercie en souriant et m'en souhaite tout autant.

Je commence à savourer mon petit déjeuner, lorsque j'entends une voix que je connais bien :
- Salut ma belle, on peut s'incruster ?
Je regarde au-dessus de mon balcon : F. est hilare et respire la joie de vivre, Caro est ébouriffée et a l'air d'une chatte heureuse. Je comprends qu'ils ont passé la nuit ensemble et en ont bien profité. Bien entendu, je leur dis qu'ils sont les bienvenus. Et ils débarquent avec leurs plateaux, en riant de la soirée qu'ils ont partagé et des succès futurs de F.

Caro, par pure convention, me demande si je ne suis pas vexée qu'elle ait dormi ailleurs et surtout, qu'elle ait l'intention d'en faire autant les nuits qui suivront.

- Caro, tu as beau être une femme absolument magnifique, je ne comptais pas sur toi pour me libérer de ma frustration sexuelle.

F. saute aussitôt sur l'occasion :
- Tu es frustrée sexuellement ?

Il s'imagine sans doute déjà dans un lit, entre moi et Caro. Je souris et je lui réponds que mes frustrations sexuelles ne trouveront pas de remède dans un intermède à trois. Caro et lui échangent un petit haussement d'épaule résigné. Les saligauds, ils avaient déjà prévu le coup !

Caro m'annonce le programme de la journée, je lui demande si c'est une obligation pour moi de le suivre, parce que j'ai vu des expo intéressantes à faire, enfin bref, j'ai envie d'être en solo. Les bimbos, les financiers, les stars et leur staff en dehors du monde nécessitent un tel effort d'adaptation de ma part, que je préfère mener ma vie pour ces trois jours.

Caro est compatissante :
- Non, c'était pour te sortir un peu de ton isolement. Tu es totalement libre de ton emploi du temps, profites-en pour te reposer. Je pense que tu en as besoin.

Je la regarde sans rien dire. On échange juste un long regard. Elle a vu, elle a compris sans savoir les circonstances, mais oui, je suis au bout du rouleau. Putain, non, pas les larmes, je sens mes yeux devenir trop brillants. F. me serre contre lui et me roule une pelle digne de "Tant qu'il y aura des hommes".

- Mais arrête ! T'es con ou quoi ?

Je suis ulcérée. Caro se marre. F. m'explique que c'était pour me changer les idées, et qu'il avait déjà pensé à parer la baffe, qui ne manquerait pas de venir. Le pire, c'est qu'ils arrivent à me faire rire, avant de s'éclipser. F. en peignoir, ne songe même pas à rendre plus discrète une érection, que l'on devine sous le tissus nid d'abeille. Allez, ouste, dehors les bonobos ! Cela dit, ces deux obsédés ont réussi à ramener un sourire sur mon visage.

Je vais profiter de la grande baignoire qui me fait de l'oeil. Si je laisse toutes les portes ouvertes, le soleil arrive jusqu'à elle.

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J'ai de l'eau jusqu'au menton. La mousse flotte par plaque. La pointe de mes seins émerge. Mes pieds sont sur le rebord et ma nuque bénéficie d'un coussin, tout ce qu'il y a de plus agréable. Même le bip d'un SMS ne parvient pas à me tirer de ma torpeur bienfaisante. Je m'endors à nouveau. C'est la température de l'eau qui me réveillera : froide. J’émerge, ruisselante, la peau hérissée de froid. Vite une serviette.

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Il faut que je vois ce que c'est ce SMS : les enfants, F. ou Caro ?

" La mer est chaude, les poissons me disent bonjour, une journée à plonger dans le bonheur".

Je souris. Il n'a pas besoin de signer, je sais qui c'est. Il aime la musique, comme moi. Il s'appelle O. Je l'avais connu peu après une déception sentimentale, sur un site pour adultes. Un gros coup de coeur mutuel : des goûts communs, un même trouble. Il semblait aussi réservé que moi.

Je lui réponds : "Je confirme que la mer semble chaude et les poissons m'ont dit qu'ils t'avaient vu".
Sa réponse "Serait-ce des poissons à réaction ?" . C'est logique, il me croit à Brest.
Ma réponse "Non, des poissons à Cannes".

10 minutes sans SMS. Je me dis que je n'aurai pas de nouvelles. Je m'apprête à sortir mais le téléphone sonne.
- Bonjour Chère Toi. Tu es dans le sud ?
- Oui, cher O. Jusqu'à lundi. Comment vas-tu ?
- Bien, on en profite pour se rencontrer ?
- Volontiers.

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Je mets ma jupe, mes ballerines et hop, c'est parti. Je dois l'attendre au Park 45, un superbe restaurant qui a vue sur la mer. C'est important pour moi, d'avoir une vue sur l'eau. Cela me détend toujours.

Je profite du chemin pour faire un flash-back sur mes souvenirs virtuels avec O.

La première fois que je lui ai parlé, c'était suite à un poème que j'avais écrit, qui l'avait troublé. Il m'avait félicité et fait part de son émoi. Ce n'était pas le premier compliment que je recevais, à propos de cet écrit. Mais lui, je l'avais mis à part. Son avatar le représentait torse nu, avec une chemise en jean. Et j'avoue un certain fétichisme de la chemise en jean. Il était extrêmement courtois, sa culture musicale me plaisait. Un jeu de séduction s'était établi entre lui et moi. Il m'envoyait des photos et s’enivrait des mots qu'il m'inspirait.

Je postais plus tard une photo de moi, dans une galerie. Une photo où je portais un blouson de cuir, sans rien dessous, juste un sautoir de perles qui tombait entre mes seins. Cette photo l'avait rendu fou. En partie, parce que le blouson lui rappelait une combinaison de plongée. O. est un plongeur émérite, qui a parcouru bien des mers et océans. C'est aussi un skipper averti. Il a 46 ans.

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Nous nous retrouvions tous les soirs sur le net. Dans la bulle.

Un soir, il a pourtant disparu, pendant une semaine il n'est pas venu. Lors de son retour, il m'avait confié qu'il s'était imposé cette séparation, afin de mesurer la place que je prenais dans sa vie. Une place toute virtuelle, certes, mais faites d'habitudes.

Et un soir, lui comme moi, en manque d'affection avons cédé à des échanges très sensuels. Pas pornos, mais véritablement un long serpent sinueux d'attirance, sur lequel des mots tendres sont venus se greffer. Comme il n'aimait pas plus que moi ce type d'expérience, nous ne l'avons pas renouvelé, mais la force de l'élan nous avait surpris.

Après il a disparu de longs mois, et j'avais choisi de ne pas relancer. Pas envie de me planter encore une fois. Il est revenu et m'a parlé de sa vie, la vraie, hors de la bulle et de son divorce, juste après notre interruption. Et je ne l'en avais trouvé que plus émouvant. On s'était à nouveau réuni sur le net, pour nos échanges nocturnes : musiques, voyages, travail. Nous parlions de tout. Mais je ne voulais pas glisser dans une relation sans lendemain : il était loin, avait deux enfants en garde partagée, donc impossible pour lui de bouger, impossible pour moi de quitter ce que j'avais mis tant d'années à construire. Bref, une impasse, mais on avait su éviter les dégâts émotionnels, ce qui n'était déjà pas si mal.

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J'arrive devant le restaurant, un peu nerveuse à l'idée de cette rencontre, qui a commencé à l'envers. Nous avions échangé une fois quelques mots au téléphone, mais il était aussi timide que moi. L'expérience en était restée là, mais régulièrement, il laissait des messages sur mon portable, ou des photos par mail et j'aimais la qualité de cet échange.

Je suis surprise de le voir déjà attablé, logiquement, il devait arriver après moi. Je m'arrête et le dévisage un peu, de loin. Il me séduit avec ses cheveux bruns, son regard foncé et perçant. Ses longues mains de guitariste. Allez, il faut s'approcher.

- Bonjour O.

Il ne répond pas, il me sourit, il me dévisage. Il essaye de faire concorder la virtuelle avec la réelle, son regard s'emmêle, se perd, revient. Il pose doucement sa main sur ma joue, son pouce esquisse une caresse légère. Le contact est chaud, réconfortant. Je lui rends son sourire et prend place en face de lui.

Un petit silence embarrassé nous sépare quelques instants, à moins que nous ne soyons en train de prendre nos marques visuelles, hors de ces personnages virtuels que notre imagination avait contribué à forger.

Afin de briser la glace, il me demande pourquoi je suis ici. Alors j'explique ma collaboration avec F., le festival, la soirée. Il me pose des questions, je rebondis sur ses interrogations, c'est fluide, c'est bien. C'est bon. Il me raconte ses plongées, les évolutions des fonds marins en quelques années, l'impact de la pollution sur le biotope, la faune. Bref, il est fabuleusement intéressant.

Le repas se déroulera sans que je ne m'en aperçoive, tant nos échanges sont riches, interactifs. Nous n'avons pas envie de nous quitter, alors une balade s'impose. Mougins et ses artistes peintres nous semblent parfaits, pour prolonger cette connivence qui vient de s'installer. Les rues sont pentues, il me tient la main, la serre parfois un peu, pour attirer mon attention sur un point particulier. Deux heures de promenades et je ne suis pas saturée de sa présence. C'est un miracle cet homme.

D'un commun accord, nous décidons de marcher le long du bord de mer, les pieds dans l'eau. Il me parle de ses enfants. Le prénom de son aîné ressemble à celui de ma cadette : on s'amuse à l'idée de les appeler successivement l'un et l'autre. Il me demande si on peut se revoir, le temps de mon séjour. Je lui dis que je suis totalement libre de mes mouvements et que je peux m'adapter à ses contraintes. Nous prenons la décision de nous revoir le lendemain.

Il me raccompagne à mon hôtel, le Renoir. L'endroit le met mal à l'aise, pourtant ce n'est pas celui qui affiche le luxe le plus ostentatoire. Caro a plutôt bien choisi.

Il me demande de quoi sera faite ma soirée. Je lui réponds que je vais probablement travailler. Je n'ai guère envie de m'immerger dans le bruit et le côté tapageur du festival, même si F. me permet d'avoir des entrées un peu privilégiées. Il me dit au revoir et je le regarde s'éloigner. Il est grand, fin sans être maigre. Sa gestuelle est souple, presque aérienne. Il se retourne et voit que je n'ai pas bougé. Mon coeur fait un petit bond. Il revient sur ses pas, il est face à moi. Embarrassé. Je lui tends mes lèvres et les siennes, toutes chaudes s'y posent sans brutalité. Il me dit d'une voix un peu étrange qu'il ne sait pas si les circonstances de la vie nous permettront de nous retrouver, dans une situation aussi privilégiée. Je réponds que je n'ai pas besoin d'explication, je le prends par la main et l'emmène avec moi, dans ma chambre. Au passage, je commande le repas, pour le soir.

J'ai envie que l'on soit bien durant ces instants, peu importe ce qui se passera... ou pas.

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C'est un peu gênant ce type de circonstances. On sait où l'on voudrait que cela aille, mais les ponts ne sont pas simples à franchir.

Naturellement, nous nous dirigeons vers un endroit neutre : le balcon. Une fois de plus. Je regarde discrètement au-dessus si F. n'a pas l'idée de me renverser un pichet d'eau sur la tête, étant donné qu'il m'avait déjà fait une plaisanterie de ce genre, à Deauville. Mais il ne semble pas être là, sans doute en train de poser les jalons de sa carrière, ailleurs, ou de céder à ses anciens démons de journaliste et de courir après l'info.

- Tu regardes si la pluie menace ?

Je souris et réponds que c'est exactement cela. Il a son bras autour de mes épaules et nous nous amusons à reconnaître les quelques personnalités publiques, qui déambulent sous le soleil. L'instant ne suinte pas l'érotisme, mais quelque chose de chaleureux et sécurisant. Je lui propose une coupe de champagne, il préfère une bière. Alors on savoure tous les deux notre bière bien fraiche, en échangeant autour de notre sujet de prédilection : la musique. Nous avons les mêmes goûts tordus, les mêmes références. Je lui propose d'écouter un album que j'aime particulièrement, nous rentrons dans la chambre. On a sombré dans une franche camaraderie, le sujet ayant éteint toutes nos velléités sensuelles. La musique égrène ses notes de jazz fusion. Il essaye de reconnaître les artistes sur les différents titres : le batteur, le bassiste... Et il se trompe rarement.

La discussion revient sur notre prise de contact, sur le site adulte. Avec un amusement mêlé d'émotion, nous nous rappelons nos échanges, les poèmes que je lui envoyais. Les photos que je recevais de sa part, pour trouver l'inspiration. La discussion devenant plus intime, nous nous rapprochons. Je suis assise au bord du lit, les genoux sous le menton, il est derrière moi et joue avec mes cheveux, pose un baiser léger parfois, sur mon épaule ou dans mon cou. Chaque attouchement fait battre mon cœur un peu plus vite. J'ai peur d'être repoussée, alors je contiens mes élans. Un peu interloqué, il me demande s'il doit arrêter.

- Surtout pas.

Il est agenouillé derrière moi, son ventre plaqué contre mon dos. Les baisers pleuvent sur ma nuque, tandis que ses belles mains descendent et remontent tendrement le long de mes bras. Une odeur légèrement iodée flotte autour de lui, souvenir de sa plongée du matin, sans doute. Ses doigts se nouent aux miens, croisés, enlacés, verrouillés. Je savoure ses caresses, tandis que des fragments de poèmes, écrits pour lui, traversent mon esprit :

..Je veux connaître le goût salé de nos transports
En posant ma bouche sur ton torse si masculin
Je veux sentir ton épiderme frémir sans remords
Troublé par l'audace que dégagent mes instincts...


Ses mains ont libéré les miennes, elles modèlent mes hanches. Je sens son sexe durcir contre mon dos et j'aime la caresse qu'il s'octroie, en le frottant doucement à moi. Je me cambre pour réclamer des caresses sur mes seins, il comprend et les saisit à pleine mains, fermement, tendrement, pour provoquer mon ronronnement. Il m'enferme dans une bulle de douceur, comme lui seul sait le faire, pour notre bonheur. Le tournis du désir me saisit et je m'allonge doucement sur le lit. Un à un, il ôte les boutons de ma jupe qui dévoilent le tanga de dentelle et mon stupre. Ses lèvres se posent sur le tissus arachnéen, il sourit de voir mes dessous féminins. Il me caresse par dessus le tissus, les seins et le clitoris s’énervent du contact délicatement entrepris.

Il ôte son pull et son t-shirt, son jean tombe à terre. Son caleçon laisse deviner une belle érection. Je ne peux empêcher mes mains de glisser le long de son thorax, de goûter sa peau du bout des doigts, de la laisser glisser beaucoup plus bas, en priant pour qu'il ressente au moins le centième, de ce qu'il provoque en moi.

Il gémit, comme un écho à ma prière et je comprends qu'il ressent peu ou prou les mêmes choses. Ses doigts se sont glissés en moi, il me pénètre d'une main et agace mes seins de l'autre. Mon souffle se fait court, je sais que je vais jouir : entre ses caresses et son sexe que je sens tendu pour moi, l'émotion provoque un premier plaisir, que je lui offre avec joie. Cette victoire décuple son désir. Il m'ôte mes derniers vêtements, fait voler son caleçon et s'allonge sur moi.

Mes mains avides visitant tes muscles dorsaux,
Et mes lèvres musardant à la base de ton cou
Je collerai mes seins nus à la chaleur de ta peau
En te suppliant d'illustrer par le geste tes mots doux.


Sa langue fouille ma bouche, aspire délicatement mes lèvres, dépose des myriades de petits baisers sur mon visage. Il me dévore de tendresse et aucun homme ne l'avait fait ainsi, pas dans des moments aussi intense. Je sens son sexe s'insinuer en moi, et mon corps exulte de l'accueillir, c'est une fête, une joie.

Une douche froide nous saisit au même instant, et je sens une petite déception poindre à l'horizon : pas de préservatif.

Mais lui y avait pensé. Il me quitte, va en prendre un dans son jean et revient. Il n'a rien perdu de son excitation, d'ailleurs ses doigts s'emmêlent autour de l'emballage, tant il tremble. Je le lui prends doucement, défait calmement le petit sachet et nous le posons tendrement sur lui, alternant nos mains pour le dérouler. La fête peut continuer, il revient en moi et m'offre une pénétration que je pourrais presque qualifier d'amoureuse. Il s'adapte à mes soupirs, à la moindre de mes réactions, parfois superficiel, parfois lent et profond. Je sens le titillement familier du plaisir interne, se manifester. Mes hanches se font plus impérieuses, c'est moi qui guide mon amant. Il se soumet pour être maître de mon plaisir. Sa chair vient cogner la source exacte de mes sensations, chaque contact amplifie le précédent et l'explosion se rapproche dangereusement. Je ne bouge plus, je me tétanise : c'est comme une sphère de chaleur et d'intense sensibilité, qui se met à naitre et croitre dans cette part de moi en contact avec le bout de son sexe. Il ne cesse de bouger, mais moi je reste paralysée pour apprécier. La seule partie de mon corps animée, c'est mon vagin qui palpite son plaisir et ses encore, autour de son phallus prêt à capituler.

- C'est trop excitant : je sens ton sexe qui serre et desserre le mien très vite... Je ne peux plus tenir.
- Viens, moi aussi j'ai mérité ton plaisir.

Sourire, univers qui bascule, une larme qui coule sur le visage, il y a de l'amour dans cet instant. On le sent. Il s'écroule sur moi frissonnant, épuisé, vaincu.

- J'ai pas envie de partir.
- J'ai envie que tu restes.

Nous nous faisons couler un bain pour nous détendre, nous nous rhabillons.

La femme de chambre arrive avec le plateau repas du soir.


(à suivre... si vous le voulez bien sûr)
Dernière modification par Supprimé le 12 juillet 2012, 19:50, modifié 1 fois.
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

Pourquoi l'envie de me prénommer O me saisit-elle ? :)

Les mots de ce récit s'assemblent avec autant de plaisir que les corps des amants.
C'est beau.
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

Chaque poème sera illustré. :)
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

quel superbe cuir !!
:love: :love: :love:
Biquette
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Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Biquette »

Je viens de lire d'une seule traite, c'est vraiment trés trés bien écrit, la suiiiiiiiiiiiiiiiiittttttteeeeeee :clea: :clea:
Le pire dans tout ça, c'est qu'on a pas droit à une deuxième chance alors qu'on aurait su quoi en faire.
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

elle ne peut pas encore l'écrire, la femme de chambre n'est toujours pas sortie ... :bik:
Et j'ai même entendu la voix de F à travers la porte ...

Ca promet !!
:d
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

Elle est en préparation. :)
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

La suite....

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Je le regarde, il a l’air heureux d’être là, avec moi. J’en éprouve une sorte de plénitude. Le repas n’est pas excessivement copieux, mais suffisant pour nous restaurer. Il s’amuse à me donner à manger. Chose amusante, il y a des amandes dans une coupelle. Il se rappelle que j’adore cela. Il les casse et je picore dans sa main les fruits décortiqués, la tête contre son épaule. Cela dit, la soirée n’en est qu’à ses débuts et il est trop tôt pour se coucher.

Une envie de musique en live s’empare de nous. Nous échouons au Quay’s, un pub irlandais, où des musiciens de qualité s’offrent des sessions acoustiques, parfois en boeufant avec les clients. Je ne me souviens plus du nom du groupe qui passait ce soir-là, mais sans être fulgurants, ils nous envoient une belle ambiance, un son à la fois rustique et dynamique. Parce qu’on est ensemble, parce que tout se passe bien entre nous et que nous faisons ce que nous aimons, nous sommes aux anges.

Le pub est plein à craquer, O. est derrière mois, ses bras noués autour de mes épaules, il me tient contre lui. Deux jours de bonheur, il faut rentabiliser chaque minute. Son tempérament de musicien lui interdit de rester immobile en écoutant de la musique, c’est plus fort que lui, ses doigts battent le rythme sur ma peau, sa jambe s’agite. Tant et si bien que des drôles d’idées commencent à germer en moi. La chair de poule me parcourt, ainsi qu’un frisson. Ses sens en alerte captent aussitôt mon trouble. Je me retourne pour le regarder, avec un petit air résigné et confus. Il rit et m’embrasse. Le désir commence aussi à le submerger. Comment faire avec cette cohue autour de nous.

Ce sera à moitié en courant et en marchant vite que nous regagneront l’hôtel, le tout ponctué de fou-rires. Une porte cochère s’offre à nous, il m’embrasse longuement tandis que ma main se promène sur son ventre, son dos. Il saisit le bout de mes seins entre ses doigts et les fait rouler tendrement. La petite sensation de pincement m’arrache un gémissement. Nous reprenons nos esprits et avançons en titubant, entre deux baisers et deux caresses. Il me dit son envie de moi, de vivre chaque seconde intensément, il balbutie son trouble et je perds un peu la tête de le sentir ivre de nous.

Une seconde porte cochère s’offre à nous, il soulève mon t-shirt, lèche la pointe de mes seins hérissés de désir. La sensation de sa langue sur mon mamelon me donne presque le vertige et envoie des ondes de désir dans mon ventre. C’est un instant de pur délire, auquel je choisis de m’abandonner. Il remonte à ma bouche, frotte son sexe durci contre mon ventre, je me presse contre lui. Mais le voilà qui redescend, qui déboutonne ma jupe. Il écarte l’élastique de ma culotte et sa langue se glisse entre mes lèvres. Mes jambes tremblent et ma respiration devient oppressée. Je me délecte de le sentir laper, écarter, aspirer, me suçoter tendrement cette partie si sensible de moi-même. L’orgasme fuse et je mords ma main pour ne pas crier de plaisir. Il tremble des pieds à la tête. Remet les boutons de ma jupe tant bien que mal, écrase sa bouche contre la mienne. Je sens mes saveurs intimes se mélanger à sa salive et j’en ai le tournis. Il me laisse deux minutes pour me remettre, en me caressant le dos et en me berçant.

- Viens, j’ai envie de te prendre, j’ai envie que tu sois à moi.

Nous repartons en marchant vite. L’enseigne, l’escalier, le tapis rouge de l’hôtel, la clé que l’on demande en ayant l’air le plus naturel possible. L’ascenseur trop lent, qui me permet de caresser sa queue tendue, par-dessus son pantalon, en ne quittant pas son regard un seul instant. La chambre enfin... Je vois un mot de Caro glissé sous la porte. Je m’en fous.

O. est à moi en cet instant. Je le déshabille, il est nu et je suis habillée. Je m’émerveille de sa présence, de sa capacité à investir l’instant et à en faire jaillir chaque seconde de bonheur. Il est nu, debout au milieu de la pièce. Son sexe dressé se contracte spasmodiquement. Cela me plait. Du bout des doigts, je dessine sa mâchoire ferme, nette très masculine. La fossette sur le menton, si attendrissante. Je descends un peu, jusqu’aux clavicules et je passe derrière lui. J’ai envie d’admirer son dos, sa cambrure, ses fesses fermes. Il se laisse faire, très excité par l’examen, dont il fait l’objet.

Je me déshabille dans son dos, je ne garde que mon tanga, trempé de nos exploits précédents. Je m’autorise une caresse audacieuse : un genou à terre, je pose ma langue juste sous sa fesse. Il tressaille et respire plus vite. Je me relève doucement contre lui, sans cesser de le lécher, depuis le sillon fessier, jusque vers les omoplates. En me relevant, je prends soin de faire glisser mes seins, là où ma langue est passée. Je suis debout contre lui, collée à son dos. J’alterne petits coups de langue et baisers. Une de mes mains a glissé devant et le masturbe tendrement. Il reste docile encore quelques minutes, ôte mes mains de son sexe et se retourne sans brutalité.

Il m’allonge sur le lit, me retire mon slip et écarte mes cuisses, de ses mains douces et précises. Sa paume se pose sur ma vulve toute humide, on dirait qu’il veut se réchauffer la main. Il remonte de quelques centimètres et commence avec son pouce, à agacer mon clitoris. Lorsqu’il me sent prête à jouir, il arrête. Il se caresse en même temps et je le trouve fabuleusement excitant. Par trois fois, il ne m’autorisera pas à aller au bout de mon plaisir.

Il décide de changer de technique, il me pénètre, avec deux doigts. Il aime autant que moi observer l’effet de ses caresses, sur le visage de sa victime. Je suis offerte, absolument sans pudeur et j’adore sentir son plaisir à maîtriser l’instant. Il pénètre, masse, frotte doucement les zones où il me sent plus réactive. Cependant, je ne peux rester insensible à ce qu’il me fait et je sens que je vais jouir, mais pas d’une manière classique. L’excitation est telle que je me sens obligée de l’arrêter, au moins de le prévenir. J’écarte sa main doucement et il semble en être à la fois étonné et blessé.

- J’adore ce que tu es en train de me faire, mais je risque d’avoir un orgasme très… mouillé.
- Une petite femme fontaine ? demande-t-il avec curiosité.
- Oui. Alors soit ça te dégoute, et il vaut mieux arrêter tout de suite, soit ça ne te dérange pas, mais il vaut mieux prévoir des serviettes de bains.

Il hésite pendant une fraction de seconde et se rue dans la salle de bain… Il a pris toutes les serviettes et mêmes les peignoirs. Devant son air halluciné à l’idée de ce qu’il va vivre et l’incongruité de le voir sous tout ce linge de bain, je me mets à rire. Sans ménagement, il place les serviettes sous mes fesses, les cuisses à nouveaux écartées, il alterne la douceur de la langue sur mon clitoris à des caresses manuelles un peu plus vigoureuses. Je sens l’intérieur de mon vagin qui commence à chauffer, l’envie caractéristique d’uriner, je me redresse sur mes mains et mes doigts sont crispés sur les draps, je le guide afin de lui offrir cette expérience qui l’intrigue tant.

- Plus vite, plus fort.

Mes halètements le rendent fou, il me pénètre d’une main et se masturbe de l’autre. Je vois que ses mouvements deviennent mécaniques, automatiques. Je rêve de le prendre entre mes lèvres, de le lécher, le goûter, mais ce ne sera pas pour cette fois. Mon plaisir dévale sans que je puisse le retenir plus longtemps. Je m’écroule sur le matelas et mords les coussins, le bas ventre agité par des spasmes. J’entends le bruit mouillé que fait sa main en me pénétrant, je le vois gémir et jouir à son tour. Je caresse doucement ses testicules et il en accentuera avec force le frottement, au point que j’ai peur de lui faire mal.

J’ai le cœur qui bat, les joues en feu. Je suis abrutie par la force du moment. Dans une demi-réalité, je le vois regarder la main qui me pénétrait. Le liquide est laiteux. Il ne peut s’empêcher de goûter. Son regard s’illumine et il m’avoue :

- J’ai toujours cru que c’était de l’urine, en voyant les vidéos. Mais non, ça a le goût de l’amande amère.
- Expérience concluante alors ?
- Caline-moi, j’ai l’impression de m’être conduit comme un soudard.

Il pose la tête au creux de mon épaule, je glisse une main dans ses cheveux. Nous nous glissons doucement vers le sommeil.
Juste avant de sombrer, je vois le mot de Caro, toujours sur le sol… Oublié… M’en fous… Trop bien ici… Dormir…

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Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

ce récit est encore très excitant, non seulement parce que les mots s'enchainent à merveille, mais bien sûr parce que l'envie est forte de suivre ce duo dans ses plaisirs.

Je suis tenté d'en demander encore ...
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

3ème Partie
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Le soleil se déverse à flot dans la chambre. À nouveau. C’est cela, le charme du sud, je me rends compte à quel point cela me manquait. Je ne renie pas l’endroit où je vis, il correspond à mon tempérament tourmenté. Mais ces oasis de chaleur sont un pur bonheur, que j’apprécie à sa juste valeur.

Le bruit de la douche achève de me sortir de ma torpeur. O. a commencé la journée sans moi. Mon regard est attiré par le mot, toujours au sol. Je m’extirpe lentement des draps, afin de voir ce que Caroline y a inscrit.

« Salut Cocotte,

On dirait que tu as été courir le gueux, en tout cas, tu es introuvable et tu ne réponds pas à ton portable. F. aurait besoin de toi pour de la retranscription d’entretiens : il a rencontré qui tu sais et a obtenu une interview exclusive. Il se serait bien chargé de retranscrire tout cela, mais son emploi du temps ne le lui permet pas. Si tu préfères te reposer, on essayera de faire autrement.

Bisous

C
."

Je joue avec le mot dans mes mains. Tout en regardant la porte de la salle de bain. Travailler ou profiter d’O. ? J’ai besoin de remettre un peu d’espace, entre lui et moi. Ma vie de solitaire m’a désaccoutumée d’une présence permanente. J’ai besoin de reprendre quelques réflexes familiers, pour me retrouver moi-même. Je vais le lui annoncer et s’il le prend mal, tant pis. Rien de tout cela n’était prévu, ce n’est que du bonus, pour lui et moi. Je dispose d’une heure trente, avant de retrouver F.

La porte de la salle de bain s’ouvre. O. en ressort avec une serviette autour de la taille. C’est vraiment un bel homme. Une musculature fine, naturelle. Un ventre absolument plat. Il ne fait pas partie de la tribu des sans poils et j’aime son naturel, de même qu’il semble aimer le mien. Il ne fait pas non plus ses 46 ans. Il me découvre nue, au milieu de la pièce, avec le petit mot à la main.

- » Tu as l’air bien pensive : ce sont de mauvaises nouvelles ?

- Je dois travailler ce matin.

- Ce n’est pas plus mal, je dois accompagner des baptêmes de plongée. »

Avec lui, tout est si simple. La perspective de ne pas avoir à partir dans des explications embrouillées, pour justifier mon envie de prendre un peu de distance, fait que je me détends. Il me regarde tout en souriant et en s’essuyant les cheveux. Je m’étire de bien être sous son regard. Sa serviette commence à se déformer sur l’avant. C’est comme un appel primitif qui résonne en moi. Mon ventre ressent ce fourmillement particulier du désir. Je vais m’assoir en tailleur, sur le bord du lit.

Mon regard et mon attitude ont trouvé un écho en lui. Il s’approche de moi. D’une main légère, je frôle la bosse sous la serviette. Soupir fugace de sa part. Je lève mes yeux vers les siens, j’accroche son regard. Je sais ce qu’il veut, ce qu’il ne demande pas. Il y a un poème qui raconte tout cela.

« Ma main se pose et s’empare sans fard

De l’objet du délit, qui d’ailleurs se délie.

D’une caresse lente et persuasive,

Mes yeux plantés dans les siens sondent

Sans honte, l’étendue de son désir qui monte,

Monte, et gravit une à une les étapes du plaisir. »


Je défais délicatement la serviette. Son sexe est à moitié en érection. Je le prends délicatement dans ma main et, sans quitter son regard, je le masturbe avec douceur. Je le sens durcir. J’ai même l’impression de capter sa tension, les battements de son cœur. Il sait la suite, il l’a lue, il la connait par cœur et s’est senti à l’étroit dans son jean plus d’une fois, en se remémorant ces vers posés sur une feuille virtuelle.

« Son regard se trouble, sous mes doigts hypnotiques.

Ma gourmandise insolente se délecte de son extase,

S’amuse de cette peau douce qui glisse et coulisse

Trahissant à chaque soupir qu’il ne méprise

Ni ce va-et-vient, ni cette caresse lascive

Sur l’arrogance sublime de son phallus érigé. »

La caresse se poursuit. Son sexe est parfaitement dur. Une goutte commence à perler. Il ferme les yeux, frissonnant, abandonné à cette caresse, délicieusement titillé par ce qu’il sait devoir subir.

« Si tu savais, ma proie, la jouissance de voir ainsi,

Ton corps bandé de mon désir et de ta maitrise,

Tandis que je m’enivre de ton odeur suave et mâle

Et que je parcours le territoire de tes envies,

Je vois se succéder baisers, succions et flatteries

À n’en plus finir, au rythme de ton souffle oppressé. »


J’approche doucement mon visage. Je m’imprègne de sa présence, de ses odeurs : la sienne, celle du savon. La chair de poule se répand sur son corps. Je m’attendris de ses réactions. Le bout de ma langue se pose à la base de sa verge et remonte doucement jusqu’à l’extrémité. Il sursaute. Il reprend son souffle, glisse les mains dans ses cheveux. Je visite son membre, sans m’y attarder, des lèvres et de la langue.

« Mes lèvres s’approchent hardiment de ton priape

Et c’est avec malice que je m’apprête à gober

Cette extrémité de toi, et ses sens décuplés.

Regarde et savoure cette langue qui te parcourt

Et s’applique à satisfaire tous tes petits secrets

Jusques aux plus audacieux, que tu ne saurais confier. »


Je regarde son gland et cette perle de désir qui en sort. Je la recueille du bout de la langue, avant de le prendre en bouche. Avec beaucoup de douceur. Surtout, ne pas rompre notre harmonie. La caresse est hardie, il ne faut pas qu’elle devienne bestialité, vulgarité. Je sens son sexe se contracter, il gémit parfois, semble déjà se retenir. Ma langue s’attarde sur ses bourses, joue des sensations qu’il semble aimer, abandonne celles qui paraissent lui être indifférentes.

« La pression monte en ce membre otage de mes délices,

Les muscles, autour, se tendent tandis que lui durcit.

Prêt à envoyer la sève de son plaisir, il balbutie

Et murmure sa jouissance si dure à retenir.

Dans un délire de mots gémis d’une voix rauque,

Sa délicatesse se mâtine de tendres obscénités. »


Ses mains ont voyagé : de ses cheveux, elles sont venues se perdre dans les miens. Il m’impose un rythme sans brutalité, en m’encourageant :

- « Fais-moi voir que tu aimes avoir ma queue dans ta bouche. Montre-moi que cela te plait »

Cela a beau s’apparenter à un ordre, il n’en reste pas moi qu’il est imposé avec délicatesse. Il est des demandes auxquelles on ne peut refuser d’accéder, mais parfois les corps parlent mieux que les mots. Sans cesser de le sucer avec gourmandise, je me suis mise à genoux, tant bien que mal, en me tortillant. J’ai amené ses doigts jusqu’à mon sexe trempé d’excitation.

- »Tu sais que cela me rend dingue, de te sentir excitée par moi, hein ? »

Ma seule réponse est un soupir, on ne parle pas la bouche pleine. Une main dans mes cheveux, l’autre se met à titiller le clitoris de la manière la plus agréable qu’il soit. Nouveau soupir de bien être de ma part, je ferme les yeux pour apprécier toutes ces sensations si excitantes.

- »J’ai envie que tu jouisses en me suçant, mais je risque de gicler en même temps… Dis-moi si cela te dérange ».

Pour toute réponse, je m’applique à le sucer de plus belle. Il pince doucement mon clitoris entre son index et son pouce, le fait rouler entre ses doigts. Il me pénètre un peu avec ses doigts, écarte les lèvres de l’index et l’annulaire, tandis que le majeur titille ce point si sensible. Ma jouissance monte et mes cris de plaisir s’étouffent, parce que je continue mon œuvre sur sa queue, d’une raideur maintenant impressionnante.

« Le moment ultime est devenu inéluctable, irrépressible,

Et je ne suis plus que l’instrument de son plaisir.

Une machine enjôleuse au service de ses sensations

Qui le submergent et fracassent l’autel de sa raison.

Ses mains se crispent et tremblent dans mes cheveux,

Un cri libère son nectar, dans un ultime soubresaut. »


Il m’a offert mon plaisir et arrive à s’octroyer une minute de sursis, avant de succomber au sien. Ses mains dans mes cheveux deviennent spasmodiques. Je sens son sexe qui tressaute, dans ma bouche. Une de mes mains caresse ses fesses, tandis que l’autre commence à jouer avec ses testicules, toutes aussi tendues que sa queue. Cette caresse l’achève, son regard fou interroge une dernière fois le mien, je lui offre un sourire un peu pervers, pour qu’il s’y perde, pour que ses dernières barrières tombent. Un flot tiède et un peu âcre envahi ma bouche, il pousse un cri de plaisir et de soulagement mêlé. Des frissons le parcourent, tandis que ses cuisses semblent tétanisées. Le calme revient. Il se laisse doucement tomber à genou, le souffle court. Pose un baiser sur mon ventre et la tête sur mes genoux. J’ai des étoiles dans les yeux, son goût dans ma bouche. C’est un moment parfait.

Mais la vie doit reprendre le dessus. Je file sous la douche, tandis qu’il s’habille. Nous prenons un café en terrasse et repartons chacun, dans ce qui fait notre quotidien. J’éprouve le besoin de me relaver, avant de retrouver F. Pas parce que je me sens sale, mais pour mieux cloisonner mes vies. Je dois retrouver O. dans l’après-midi, si j’ai terminé mon travail. Ou le soir, si cela me prend trop de temps.

———————————-

Je toque à la porte de F.

Tiens ! Il s’est coupé les cheveux à raz. Il a un soupçon de barbe. T-shirt en V, à moitié débraillé sur le jean hors de prix. Pieds nus. Il est canon, mine de rien. Les sports de combats, vestiges d’une vie dans les cités peu recommandables, lui ont donné une très belle silhouette, qu’il se plaint souvent de perdre, à trop rester assis pour son travail.

Je dépose une bise sur sa joue, en souriant. J’entends un bruit de douche, Caro a eu fort à faire elle aussi. Je commence à installer mon pc et mon imprimante portable. La porte de la salle de bain s’ouvre, cela me donne une impression de déjà-vu, et Caro en sort nue. Accompagnée d’une brunette exotique et lascive à souhait, toute aussi nue qu’elle. Je regarde F. d’un air goguenard : quelle santé ! Intérieurement, je me dis que je suis arrivée un peu trop tôt. J’espère ne pas avoir à supporter la vision de papouilles trop intimes. Quoique je peux toujours me replier dans ma chambre, pour travailler.

La brune me regarde d’un air interrogateur. Je lui souris et me présente, tout à fait décontractée. Elle se jette sur moi, pour se présenter à son tour et me dire bonjour. Je n’ai jamais embrassé une femme sur les lèvres. Cette première fois, je la dois à F.

- « Tou es vachement sympa ! » Quel accent hispanique. « Tou yien abec nous, ce soir ? »

- « Gracias, pero tengo que trabajar ».

- « Hablàs español !!!!!! Muy bien. Es linda. Quisiero pelotar tus tétas ».

Mais où F. arrive-t-il à trouver des tarées pareilles ?

- « Guapita, dejàs mis tetas. Por favor. » Je calque sur mon sourire, un air de tueur à gage pour lui répondre.

Elle s’en montre simplement dépitée. Va rouler une pelle à Caro, qui a regardé l’échange avec amusement, sans s’habiller pour autant. Elle ramasse une minuscule robe rouge pailletée, l’enfile sans sous-vêtements. Se rapproche de F. Lui colle la main à l’entrejambe sans vergogne en lui faisant des yeux de velours. Elle l’embrasse de la même manière. F. agacé par ces mamours, qui lui font perdre du temps, l’écarte et dégaine 800 € qu’il lui remet. Il lui donne rendez-vous pour le soir, dans une boite de nuit quelconque. Elle s’en va, vêtue de cette tenue propre à crever les yeux des culs bénis, tant elle est indécente.

- « Caro, ma belle, tu peux nous laisser bosser ?

- Je dois m’occuper de M. et S., donc je ne peux pas rester de toutes manières ».

Caro est une attachée de presse assez courue, dans le 7ème art. F. n’est pas son unique protégé. Elle règne sur quelques carrières rondement menées. Cela lui a donné un vernis sophistiqué, mais en aucun cas elle n’a la grosse tête. Elle se tourne vers moi et me lance avec une petite provocation dont elle a le secret.

- « Je me demande comment je vais pouvoir me concentrer, cette fille m’a mise dans tous mes états ; on l’a choisie parce qu’on trouvait qu’elle te ressemblait un peu. »

- « Yé né chouis pas d’accord, yé né fait pas l’amor para billettes… Tou mouille quand yé té parle comme cha ? »

F. part dans un fou-rire incoercible. Caro en fait tout autant, on se retrouve à rire comme trois imbéciles dans la chambre. F. s’arrête de rire brutalement.

- « Caro, il faut t’en aller maintenant ».

Caro obtempère. Les origines de F. l’impressionnent. C’est un monde qu’elle ne connait pas et le côté gangster, à peine repenti, lui fait beaucoup d’effet. Elle enfile un haut violet pétant, un tailleur en lin très clair, dont la jupe est vraiment mini, mini. Elle embrasse F. avec langueur, m’ébouriffe les cheveux et ferme la porte.

Mon ventre gargouille désespérément.

- « Tu as faim, ma beauté ? »

Je ne peux qu’acquiescer. Il fait monter un énorme plateau repas. Et nous commençons à travailler, avec notre efficacité légendaire. Parfois brouillée par le tempérament enflammé qu’il voudrait donner à notre relation, mais que nous arrivons toujours à faire recoller, après des mois de fâcherie.

Je comprends pour quelles raisons F. ne souhaitait pas faire appel à une agence extérieure pour ces interviews : elles vont lui rapporter beaucoup d’argent et auraient pu être dévoyées en étant sorties de leur contexte. Je plonge avec passion dans ces entretiens, qu’il sait si bien mener. Il arrive à créer une conversation, tout en complicité, avec sa « victime ». À la fin, cela ressemble presque à un échange entre vieux copains. Avec mon casque sur les oreilles, je n’ai même pas vu F. quitter la chambre, mais il est vrai qu’il avait à faire. Je suis seule pour travailler, j’estime en avoir pour encore deux ou trois heures. Deux ou trois heures à savourer le meilleur de F. : son professionnalisme.
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

Une ode à la sensualité.

Bluenote, tu es divine, subtile et terriblement efficace.
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

Quadrax a écrit :
Bluenote, tu es (...) terriblement efficace.
Cela veut dire que tu as une érection ? :d :hornet: :court:
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

:moonie:
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

:miam:


Bon, il ne me restera plus que la dernière partie à écrire. :ahum:
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

j'ai bien un stylo,
mais bon,
pas sûr que ce soit la meilleure source d'inspiration :bik: :court: :court: :court: :court: :court:
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

Un stylo qui bave, je ne sais pas si cela va m'aider. :caine:

Allez, je tâche de coucher cela par écrit pour demain.
Supprimé

Re: Deux jours dans une bulle...

Message par Supprimé »

BlueNote a écrit :Un stylo qui bave, je ne sais pas si cela va m'aider. :caine:

Allez, je tâche de coucher cela par écrit pour demain.
couche ma belle, couche ...
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