Tribulations schizophréniques lunaires.

Partagez tout ce qui vous passionne.
Supprimé

Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Funérailles psychotropes.

Alors que l'absinthe en mille bulles explose,
Mon crâne se détériore d'absurde éthéré
Et se distille dans d'oniriques proses
Implosées dans ce néant défiguré.

Des cris, personnifiant mes poumons rachitiques
Psalmodient d'enivrants Baudelairismes
Et dans mes dérives aldéhydes épiques
S'adonnent à mes outrecuidants éthylismes.

Et cette furieuse oraison funèbre,
Hurlante de mille mots infâmes et inusités
Referme son caveau putride sur mes ténèbres
Où déraisonne donc cet hommage à l'existence profanée ?

Emily, 02/08/2012
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Cafarnaum.

Secrets d'alcôve dénudés,
Exquis cadavres consumés,
Les heures concordes s'égrènent
A l'oscillation des volutes souveraines.

Mysticisme absolu des ivresses,
Cadastres imprécis des détresses
Des ossements désormais décharnés
Ne subsistent que des fragments inusités.

Condamnation du dernier souffle amer,
Des instants volatiles consommés à l'éther
Les siècles éthyliques se ternissent
Et dans l'ultime du fétide ... Se flétrissent.


Emily, 27/07/2012
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Ode à la Joie [Ultime symphonie décérébrée]

Ô suprême splendeur scintillante,
Tel un rubis gorgé d'indécence
Puisses-tu immaculer mes veines errances
De leurs chaudes ondées éclatantes.

Ô toute puissante beauté,
Toi, joyau de toutes les décadentes
Délivre mon diaphane de tes déferlantes
Et fais tienne ma cadavérique rigidité.

Ô merveilleuse symphonie mortifère,
Tu imploses dans l'extase carminée
Alors que se joue ma dernière envolée
Orchestrée de ce sublime vif délétère.

Ô Joie ! Joie ! Joie !


Emily, 29/08/2012
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Verres à soi.

Happée par ce vide neuropsychiatrique,
Suspendue aux accords de ton archet électrifié
Placide détenue de cet incinérateur schizophrénique
Je me putréfie dans cette déchéance orchestrée.

Je noie, à l'aube, ces doucereux cadavres lunaires,
Tandis que tu les consumes au jour levant
Ô si fragiles et pâles cadavres de verre !
Dans cette tranquille et éthylique douleur des mourants.

Tu prends accords au rythme de mes vibrations dissolues,
Tandis que la nymphe bacchanale s'échoue à mes pieds
Et que mes tripes cérébrales implosent dans l'absolu,
Telles des milliers de blattes mal logées.


Emily, 14/09/2012
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Strangulation ombilicale.

Charmant petit présent ensanglanté,
Délicate poupée de chiffon emmaillotée
Délicieux pantin articulé pendu à l'oxygéné,
Déjà hurlant sa haine ventre à terre, les yeux révulsés.

Aimable objet de deux bonnes consciences, joli petit jouet
Amusante coïncidence non-désirée,
Déjà abreuvé dans l'oeuf de plaisir alcoolisé
Fendant lamentablement l'air, enivré d'inexpliqués.

Tendre petite laideur déjà désarmée
Alors que se déchire le fil salvateur du mortel-né,
Personne pour le désinhiber de cette ombre perdue
Le père du ...


Emily, 11/10/2012
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Lancement du processus de destruction.

Envolées vomitives. Rien, il ne se passe rien. Tout stagne, toute trombe ouverte, toute particule en suspension dans ce marécage boueux qui se fait passer par usurpation pour la vie elle-même. Une simple supercherie, n'est-ce pas ? Dites-moi que cette tragédie ne se profile que dans mon imagination décatie à l'excès. Je bois, je n'oublie pas assez. Je ne bois pas assez, je bois trop. Par seuls miroirs interposés, bien entendu, sans doute serait-ce aisément moins douloureux et trop ridiculement simpliste dans le cas contraire.

Moi. Je. Foutues syllabes et déchirant que leur sens. Les miroirs m'insupportent, j'exècre tout ce qui me ressemble de près ou de loin, plus ou moins fidèlement. Pourquoi l'avenir semble-t-il si obstinément émettre une vague odeur de malaise, de réchauffé ? Tout est définitivement périmé, grotesque. On s'oblige à en reprendre une cuillerée, une autre puis une autre encore, inlassablement, tous autant que nous sommes. Même si l'offrande empoisonnée faisant office de consistance est systématiquement celle de la veille, de l'avant-veille, de la semaine passée. Je ne souhaite plus parler de vous, délibérer à mon sujet serait sans doute tout aussi inutile et fumeux. Je ne veux plus parler, ne plus prononcer une syllabe, un moindre mot, mais mourir plusieurs fois par jour. Seulement, seulement s'oublier avec délice, de façon répétitive, avant que l'oubli lui-même ne soit plus que source de lassitude. Plus je pose furtivement les yeux sur toi et plus j'ai envie de crever. Soyons lucides cinq secondes, enfin cela dans notre piètre existence, tu finiras bien par le faire à ma place, peut-être même bien avant moi si le hasard t'exhausse, et arrivera fatalement l'instant où il faudra inévitablement montrer l'exemple, comme dirait l'autre.
Je t'ai fait de jolies proses, tu vois. J'aurais aimé les hurler dans le froid, toutes tripes dehors, les poumons asphyxiés, la gorge presque implosée. J'aimerais écrire des épitaphes. J'aimerais. Foutue formule stylistique destinée à exprimer ce qu'il serait intéressant de faire dans l'idéal mais que l'on ne met curieusement jamais en pratique. Je n'aime plus. Je végète allègrement, voilà tout. Un peu comme si l'existence elle-même m'avait envoyé toutes ses condoléances en guise de faire-part.
Je hais le premier degré. Surtout lorsque ces incessantes explosions de sarcasmes me pètent à la gueule, par dérisoire effet de boomerang.


Emily, 11/01/2013.
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Dernier mouvement.

Ô symphonie lunaire,
Nuit saumâtre exaltée,
Puisses-tu te délecter de mes harmonies mortifères,
Réceptacle de mes extatiques mouvements putréfiés !


Emily, 13/01/2012
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

I'm lost.

Je n'ai pas perdu mes rêves, je crois, ni même la faculté à m'encrer en eux de façon transcendante. Ce sont eux qui tentent habilement de me perdre, de me semer au détour d'un dédale inaccessible. La réalité est hideuse, souillée, invraisemblable de sa banale abomination. Ma réalité propre serait en surface sublime et poudrée, minutieusement fardée, horriblement pourrissante et hurlante, à la réflexion. Je contemple parfois, par pur attrait d'esthétisme, le tableau croûté et suintant d'huile disgracieuse de mon imagination tortueuse. On finit toujours par se rattraper de soi-même, tôt ou tard, de s'agripper dans sa propre toile, tout autant dans la détresse que dans le sommeil. Ce qui, à la réflexion, s'équivaut dans les grandes largeurs.
J'exècre ce que je fus, je conchie ce que je suis, je hais ce que je deviendrai probablement. Je me retrouve par multiples stades de ma piètre existence à vaciller entre apparence changeante et âme errante, à incarner cycliquement des personnages qui me répugnent atrocement, à s'en tordre les tripes. Je n'ai pas de joie ni aucune quelconque fierté de voir cette image se multiplier à l'envi. Cette image dévorée qui me désole au plus haut point. La nuit porte conseil, elle ne m'inspire que rage, dégoûts, désillusions et regrets. Ce qui ne saurait fatalement être plus réaliste. Mes rêves me rendront-ils folle ou est-ce ma propre folie qui s'exorcisent de ceux-ci ?

I'm lost. Ce n'est évidemment pas pour rien. Ce n'est pas simplement par désintérêt total pour un morceau écrit par un génie suffisamment con pour avoir entrepris de balancer sa chère et tendre promise contre un radiateur. Quoi qu'il semble y avoir ici une vision assez radicale et efficace du néant. Voyez-vous, sur l'immense carte de l'existence, je tressaute invariablement sans boussole. Qui plus est, amputée de tout ressenti et englobé par l'obscurité la plus complète. Simple sélection naturelle ou volonté délibérée de refuser toute lueur sur le monde. J'ai l'impression que l'on s'ingénue à faire crisser cruellement des ongles bien aiguisés contre mon crâne, continuant par l'épiderme corporelle entière. On tente de tourner le dos à cette masse grouillante de blattes gluantes, nombreuses, oppressantes et dont les regards sales écorchent. On voudrait les voir disparaître. Ou, de manière préférable, se voir disparaître. Si on pouvait leur insuffler un peu d'eau sous les paupières, à ceux qui comptent. Cela donnerait au moins une illusion de paradis inachevé. Jusqu'à ce que tous ces vains assemblages de lettres ne veuillent plus rien signifier pour personne. Très vite. Quelquefois, je relis certaines anciennes proses, aussi médiocres que celles-ci, et je me marre littéralement. Cette foutue pourriture de moi-même réussit même à me torturer au travers d'un putain de cahier enterré silencieusement dans un coin. Tu ne savais pas qui j'étais, tu ne le sauras jamais.

A mesure que j'arpente les méandres de ma psyché, je me familiarise avec le monstre hurlant qui y trouve refuge. Il finit certains soirs par m'apprivoiser, faire de moi son pantin docile et déchiqueté. Qu'il doit être doux de s'oublier, ne serait-ce qu'un instant ... Débranchez moi.


Emily, 13/01/2013
Farfa
Langue Pendue
Messages : 5025
Inscription : 13 janvier 2012, 18:47
A remercié : 11 times
A été remercié : 25 times

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Farfa »

Ohhhhhhhhhhhhh putainnnnnnnnn j'adoreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee!!!!!!!!!!!! :love: :love: :love: :love:
c'est toi qui écris ça?!!!
Dresseur de cafards, branleur de la main droite, culotte addict, voyeur irrécupérable... à ne pas fréquenter, vous voila prevenu!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Bin oui.
Sinon j'aurai précisé et surtout je n'aurai pas signé.

Merci en tout cas ... :jap: C'est un premier pas pour moi parce que, mis à part sur mon blog (très peu fréquenté car je n'aime pas vraiment "l'audience" que sous-entend ce genre de sites) je ne les montre jamais. Une connaissance s'etant faite publier par les editions Kirographaires m'avait proposé un coup de pouce, mais je ne le souhaite pas. Cela reste en quelque sorte mes carnets intimes.
Farfa
Langue Pendue
Messages : 5025
Inscription : 13 janvier 2012, 18:47
A remercié : 11 times
A été remercié : 25 times

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Farfa »

je sens que je vais régulierement passer ici :bik:
Dresseur de cafards, branleur de la main droite, culotte addict, voyeur irrécupérable... à ne pas fréquenter, vous voila prevenu!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Du divin inceste virginal.

Tandis que le Grand Ordonnateur symphonique
Incinère outrageusement mes odes catatoniques
En un souffle putride, se dévoile en transparence
La dépravation pourrie des charmes d'indolence …

Les relents cypriniens des vestales faisandées
S'entremêlent aux captives extases des morts-nés,
Alors que la complainte d'épileptiques suppliciés
M'invite aux orgies de quelques licencieux décapités,

Et les indicibles vénérées insolemment gueulent
Leurs anthologies saphiques flétries et bisaïeules,
Telles d'indécentes et volubiles catins avariées
Au bras fluet et décharné de névrotiques trépassés

Sur l'autel ultime de l'icône sublimement crucifiée,
Je m'abandonne dévotement à l'oracle de sa sainteté
Offerte en recueillement d'une foudroyante ardeur
Alors que rugit l'extatique du pieux blasphémateur.


Emily, 15/01/2013
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

farfa a écrit :je sens que je vais régulierement passer ici :bik:
:aena: Merci ...
Farfa
Langue Pendue
Messages : 5025
Inscription : 13 janvier 2012, 18:47
A remercié : 11 times
A été remercié : 25 times

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Farfa »

:evanoui:
SPLENDIDEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ce tout dernier poeme!!!!!
:bravo: :bravo: :bravo:
Dresseur de cafards, branleur de la main droite, culotte addict, voyeur irrécupérable... à ne pas fréquenter, vous voila prevenu!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

farfa a écrit ::evanoui:
SPLENDIDEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ce tout dernier poeme!!!!!
:bravo: :bravo: :bravo:
Bin y a tout de même une certaine rime qui sent un peu le raccommodage ... :whistle:

Merci toi ! :aena:
Farfa
Langue Pendue
Messages : 5025
Inscription : 13 janvier 2012, 18:47
A remercié : 11 times
A été remercié : 25 times

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Farfa »

j'imaginai les scenes comme de sombres tableaux malefiques :)
de rien ;)
:rouge:
Dresseur de cafards, branleur de la main droite, culotte addict, voyeur irrécupérable... à ne pas fréquenter, vous voila prevenu!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Je voulais y exprimer plusieurs choses (ou du moins, quelques sens contraires ...). A savoir dans un premier lieu une comparution du jugement dernier face à des icônes saintes libertines et hérétiques de leurs propres dogmes. Dans un second temps, le détournement fantasmatique d'une religieuse qui se retrouve heurtée par la sexualisation de sa foi (l'agenouillement devant la représentation du Christ repus d'hommage que je décris ici non pas comme la prière, mais comme l'acte de fellation). Dans un troisième temps, le simple plaisir du blasphème, par lequel j'y vois la Sainte vierge qui se prosterne devant son fils crucifié et laisse éclore son désir incestueux de n'avoir jamais eu d'amants, à ce qu'on raconte dans les textes saints (une forme d'ironie un peu douteuse, j'en conviens ...). On peut y comprendre aussi une fresque en miroir inversée de ce qu'est supposé être l'enfer (dont la croyance ne fait que desservir le christianisme ou les autres représentations de foi, malgré les propos de l'Eglise qui semble condamner son existence. Seulement, sans enfer, pas de paradis ...). C'est un peu dans tous ces sens là que je l'ai pensé.

J'ai toujours été attirée par le mystique, la religion (mais pas dans son culte, plutôt dans le sens contraire ...), le morbide et le macabre ... Quelques temps déjà que ce poème me trottait en tête, mais je n'arrivais pas à y poser les mots. J'avais jeté quelques idées de vers sur feuille au fur et à mesure, et hier je me suis lancée sans ressortir tout ça, d'un jet. Je ne le cache pas, je suis contente que ça plaise. Certes, ce n'est pas grand chose, mais ce texte était un peu comme un mélange des différents univers qui m'inspirent, comme un "accomplissement", en quelque sorte.
Farfa
Langue Pendue
Messages : 5025
Inscription : 13 janvier 2012, 18:47
A remercié : 11 times
A été remercié : 25 times

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Farfa »

c'est merveilleusement bien écrit en tout cas.
[Vous devez vous connecter ou vous inscrire pour voir cette image]
Dresseur de cafards, branleur de la main droite, culotte addict, voyeur irrécupérable... à ne pas fréquenter, vous voila prevenu!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Merci beaucoup ... ;)
J'aime ! :love:
slux

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par slux »

"Du divin inceste virginal.

Tandis que le Grand Ordonnateur symphonique
Incinère outrageusement mes odes catatoniques
En un souffle putride, se dévoile en transparence
La dépravation pourrie des charmes d'indolence …

Les relents cypriniens des vestales faisandées
S'entremêlent aux captives extases des morts-nés,
Alors que la complainte d'épileptiques suppliciés
M'invite aux orgies de quelques licencieux décapités,

Et les indicibles vénérées insolemment gueulent
Leurs anthologies saphiques flétries et bisaïeules,
Telles d'indécentes et volubiles catins avariées
Au bras fluet et décharné de névrotiques trépassés

Sur l'autel ultime de l'icône sublimement crucifiée,
Je m'abandonne dévotement à l'oracle de sa sainteté
Offerte en recueillement d'une foudroyante ardeur
Alors que rugit l'extatique du pieux blasphémateur."

C'est glauque,morbide,ton univers est sombre mais formidablement écrit.En un mot "bravo :jap: ".
slux

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par slux »

Fan de HFT?
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Merci. :)

Je n'aime pas le mot "fan", mais c'est l'un de mes artistes favoris oui. Pourquoi ? :euh:
slux

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par slux »

et bien formulons autrement :) ,tu aimes HFT et je viens de m'apercevoir dans le topic musique que tu y avais mis quelques morceaux de lui.
Pourquoi? Pas de raison particulière...je l'ai vu cet été et j'ai vraiment apprécié.Mon fils de 8 ans connaît par coeur "la ruelle des morts" :) et j'espère qu'un jour ,on reconnaîtra véritablement cet artiste à sa juste valeur.
Voilà.
Biquette
Administrateur
Messages : 66163
Inscription : 12 mars 2011, 16:03
A remercié : 3078 times
A été remercié : 3884 times
Contact :

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Biquette »

slux a écrit :
C'est glauque,morbide,ton univers est sombre mais formidablement écrit.En un mot "bravo :jap: ".
C'est vrai qu'Emy (scusez l'expression) a un putain de talent pour l'écriture :jap: :jap:


Emy ? Tu voudrais pas nous refaire 50 Shades à ta façon ? :d ;)
Le pire dans tout ça, c'est qu'on a pas droit à une deuxième chance alors qu'on aurait su quoi en faire.
slux

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par slux »

Je suis preneur Bikette!
Emily ,tu as vraiment du talent,il faut le dire!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

slux a écrit :et bien formulons autrement :) ,tu aimes HFT et je viens de m'apercevoir dans le topic musique que tu y avais mis quelques morceaux de lui.
Pourquoi? Pas de raison particulière...je l'ai vu cet été et j'ai vraiment apprécié.Mon fils de 8 ans connaît par coeur "la ruelle des morts" :) et j'espère qu'un jour ,on reconnaîtra véritablement cet artiste à sa juste valeur.
Voilà.
Je l'ai vu lors de la dernière date de la tournée, à St Malo le 20 janvier de cette année. Un grand moment ... :cecyls:
Malheureusement, c'est le "problème" de beaucoup d'autres artistes. Décriés de leur vivant et uniquement reconnus de manière posthume à grands coups d'éloges médiatiques et d'écoutes de masse après la rubrique nécrologie (comme ce fut le cas pour Ferré, Gainsbourg ou Bashung par exemple).
Bikette a écrit :
C'est vrai qu'Emy (scusez l'expression) a un putain de talent pour l'écriture :jap: :jap:


Emy ? Tu voudrais pas nous refaire 50 Shades à ta façon ? :d ;)
Merci. :love1:
Mes 50 Shades risqueraient sans doute d'être moins pudiques que les originales. :euh:
slux a écrit :Je suis preneur Bikette!
Emily ,tu as vraiment du talent,il faut le dire!
Merci. :daikirai:
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Emily a écrit : Merci. :love1:
Mes 50 Shades risqueraient sans doute d'être moins pudiques que les originales. :euh:
Et en quoi est ce que ça poserait problème ? :hornet:
slux

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par slux »

Smum a écrit :
Et en quoi est ce que ça poserait problème ? :hornet:
Et bien justement,ce serait vraiment intéressant et drôlement passionnant,mais pas forcément évident à retranscrire.
Tu as déjà essayé ce genre d'exercice de style?


Personnellement,ca me changerait du dernier bouquin soi-disant érotique que je viens de lire. :cry:
cLEg7

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par cLEg7 »

faut pas lire de l'érotique. Faut lire du porno :o Là au moins on s'amuse.

Clair que si j'écrivais de l'érotisme au lieu du porno, j'me ferais chier. :bik:
slux

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par slux »

tu as sans doute raison,l'érotique c'est un peu nian-nian...quoique l'été,à lire,sur un transat ,ça peut le faire aussi! :wahoo:

Le porno ,c'est pour les longues soirées d'hiver ,pour se réchauffer..........enfin, :whistle: non,pour le reste de l'année aussi!
Farfa
Langue Pendue
Messages : 5025
Inscription : 13 janvier 2012, 18:47
A remercié : 11 times
A été remercié : 25 times

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Farfa »

HFT est putain de parolier, ecorché vif, vivant son spleen à fond... il joue terrrrrrriblement bien avec l'absurde, la mélancolie... Mais ses textes restent d'une beauté et d'une sincérité qu'il a tjs eut.

Quand à Mimy, je rejoint tout à fait vos commentaires et particulierement celui de bikette:
Elle a un putain de talent pour l"écriture! Elle jongle avec les mots et les ressentiments :)
Perso, j'adore :bik:
Dresseur de cafards, branleur de la main droite, culotte addict, voyeur irrécupérable... à ne pas fréquenter, vous voila prevenu!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

farfa a écrit :HFT est putain de parolier, ecorché vif, vivant son spleen à fond... il joue terrrrrrriblement bien avec l'absurde, la mélancolie... Mais ses textes restent d'une beauté et d'une sincérité qu'il a tjs eut.
:jap:
farfa a écrit :Quand à Mimy, je rejoint tout à fait vos commentaires et particulierement celui de bikette:
Elle a un putain de talent pour l"écriture! Elle jongle avec les mots et les ressentiments :)
Perso, j'adore :bik:
Tu ne m'auras pas à la flatterie. :o
slux

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par slux »

bin merdalors! :cingle:
Farfa
Langue Pendue
Messages : 5025
Inscription : 13 janvier 2012, 18:47
A remercié : 11 times
A été remercié : 25 times

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Farfa »

Emily a écrit : :jap:


Tu ne m'auras pas à la flatterie. :o
:bik:
je suis démasqué? :diable:
Dresseur de cafards, branleur de la main droite, culotte addict, voyeur irrécupérable... à ne pas fréquenter, vous voila prevenu!
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

farfa a écrit : :bik:
je suis démasqué? :diable:
Naaaaan. :d
Biquette
Administrateur
Messages : 66163
Inscription : 12 mars 2011, 16:03
A remercié : 3078 times
A été remercié : 3884 times
Contact :

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Biquette »

farfa a écrit :HFT est putain de parolier, ecorché vif, vivant son spleen à fond... il joue terrrrrrriblement bien avec l'absurde, la mélancolie... Mais ses textes restent d'une beauté et d'une sincérité qu'il a tjs eut.

Quand à Mimy, je rejoint tout à fait vos commentaires et particulierement celui de bikette:
Elle a un putain de talent pour l"écriture! Elle jongle avec les mots et les ressentiments :)
Perso, j'adore :bik:
Je pense de mon avis absoulment personnel qui ne m'appartient quà moi que l'univers de Bashung est sensiblement le même, même timbre de voix, même univers "sombre", même style de musique...
Le pire dans tout ça, c'est qu'on a pas droit à une deuxième chance alors qu'on aurait su quoi en faire.
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

:ouch: Exactement le sujet qu'on a abordé cet après-midi. Quelle surprise de le retrouver justement ici !

En ce qui me concerne, c'est globalement les deux artistes que je préfère par-dessus tout (même peut-être davantage que Gainsbourg). Similitude, pour ma part ça ne me saute pas aux yeux. Je suis assez d'avis de ne pas comparer les styles, et je ne trouve pas vraiment de ressemblance d'univers.
Avec Divin on s'est passés tous les albums de Bashung possible dans l'après-midi (et on a tenté d'analyser un peu les paroles, de les interpréter (comment se prendre le chou pour rien, mais on aime ça). Eh bien, force est de constater que dans les trois quarts des cas (et même si on est deux tarés de Bashung), il n'y a aucune suite logique entre chaque vers. En toute objectivité, ça veut strictement rien dire très souvent (mis à part les albums Osez Joséphine et L'imprudence). Y a qu'à écouter Gaby, mais c'est un exemple parmi des centaines. Bashung était un artiste totalement incompréhensible dans ses textes (et dans l'accompagnement instrumental). Avec Thiéfaine, on entre tout de même davantage dans la recherche d'écriture, dans la texture et la consistance. Un texte de Thiéfaine, c'est un peu de la littérature, c'est riche en métaphores, comparaisons et autres figures de style. Un genre de "poète moderne". Il y a aussi une dimension provocation chez lui qu'on ne retrouve pas chez Bashung.

Quant au timbre de voix, je ne vois pas de réelle ressemblance (enfin j'crois pas). A proprement parler, de mon point de vue toujours, Thiéfaine chante juste (ce qui est aussi très subjectif), tandis que chez Bashung c'est davantage à l'émotion. La voix n'est pas juste, mais elle est unique et possède un quelque chose en plus qui fait que tu te dis "oh putain mais c'est terrible ce truc". Quant à "l'obscurité", je pense que ce n'est plus du ressort de la musique mais surtout d'une façon particulière de vivre. Deux autodestructeurs en puissance (ce que moi j'aime, mais question de goût et de perception).

Tout ceci n'étant pas dans le but de je ne sais quoi, plutôt parce que je n'en reviens pas de retrouver la réflexion ici. :)
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

[ Y'a des fois, on s'en branle de trouver un titre. ]

...

Je traîne toujours dans mon sillage ces encombrants cartons de souvenirs poussiéreux, en attendant presque fatalement qu'ils se délitent. Je te les remettrais bien en main propre, en gage d'un temps dissolu et perdu à jamais. Encore que ce serait accomplir une fois de plus un infime pas en ta direction ; et que le seul que je consentirais encore à faire pour toi sera celui de t'oublier. Comme dirait l'autre, puisque telle est ta dernière volonté.
Je m'interroge toujours sur la teneur de cette erreur familiale perdurée et sur l'évolution de nos carcasses respectives aujourd'hui désacralisées. Comme si ces vestiges affectifs m'avaient définitivement fait perdre une fois de plus une ultime parcelle d'humanité. Tu me diras, pour ce qu'il en reste ... Comme s'il me fallait éternellement servir d'éponge (tu remarqueras le terme admirablement choisi. Ironie stylisée, appelle ça comme tu le souhaites) à une foutue masse suintante et auto-centrée. Tu es l'échec personnifié. Il paraît que c'est une réaction totalement rationnelle et métaphysique que d'aimer les échecs. J'emmerde la métaphysique. A vrai dire, ce qui subsiste derrière ce vernis apparent de révolte n'est que réouverture des plaies. Comme si j'étais capable de prétendre encore ressentir quoi que ce soit pour quiconque. Passons. Je t'accorde également que cette parodie de missive est assez dégueu et que je t'avais habitué à une fort plus appréciable trame lettrée. Comme quoi, rien ne nous subsiste au dernier carrefour. J'ai tendance à penser que c'est outrageusement préférable. Au même titre que d'enchaîner les erreurs et de prendre plaisir à les réitérer. Dernièrement, j'ai l'impression d'avoir beaucoup trop appris pour ne pas avoir ce sentiment cruel d'inversion (à moins que ce ne soit d'aversion, mais peu importe).
Vois-tu, je me questionne de façon quasi-obsessionnelle sur la motivation de l'enclume métaphorique que tu m'as allègrement balancé à la gueule. Encore serait-elle provenue de ces pourrissantes défections sentimentales que ç'aurait été nettement plus acceptable. A ma plus grande flagellation, tu étais sans doute bien plus que la plupart de ces quelques amants instantanés qui vont et viennent successivement (qui vont et viennent, encore une attraction purement métaphysique). J'aurais aimé te déverser toutes les vomissures haineuses possibles, même les plus injustifiées. J'aurais aimé te cracher à la gueule que je n'avais que faire de ton écorchure ambulante perpétuelle. J'aurais voulu pouvoir te dire, le sourire aux lèvres, que je n'attendais que l'occasion que tu te jettes d'un pont pour me foutre la paix, pour que les brûlures à vif que tu distillais s'estompent et finissent par disparaître telles des chimères trop écornées.
Tu n'auras fait que remuer ma plaie autour du couteau (pénétration des chairs. Schéma récurent dans mon pauvre crâne sur-bouilli, visiblement). J'en contemple les giclures et rarement je n'aurais eu davantage l'irrépressible envie de gerber.

Si tu es un miroir, j'espère que je m'y noierais en essayant de trop y regarder.


Emily, 08/03/2013
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Tu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices.

Le printemps, fait désormais délibérément autoproclamé, ne viendra plus. La grisaille éternelle s'est désormais offert un coin propice de paradis, tel le corbeau ancestral planant au-dessus de l'étroite fosse que rempliraient plus tard ceux-mêmes qui la creusaient. Il y a de cela quelques dizaines d'années, quelque part en Allemagne, à la veille dudit printemps, alors que les lapins forniquaient avec entrain entre les pâquerettes écrasées à grands renforts de bottes ferrées. Une belle époque immémoriale qui l'obsède par pure transposition, entre quelques ancêtres décharnés dont la disparition prolongée fut légitimement supposée par l'histoire plus ou moins admise, entre le gerbant devoir de mémoire nationale et les admirables non-dits familiaux. Ne pas savoir d'où on vient exactement n'est déjà pas, en soi, un terrible départ dans l'existence. Mais soit.

Et puis un jour, sans crier gare, la muette eut treize ans. Aucun son ni sanglot ne se faisait entendre à l'approche de la célébration funeste. A l'exception de ses quelques fausses notes frêles au rythme des rares mélodies qu'elle appréciait. "On m'a vu dans le Vercors, sauter à l'élastique ..." Elle ne vivait que dans son petit cahier, cette imitation presque ridicule des Moleskine usés, qui viendront bien plus tard. Les voix s'animaient lentement pour elle, elle ne faisait que retranscrire ces hurlements intérieurs. Des vers, des lignes, des croquis. Remplir des pages blanches. Vider, toujours vider ce qui se sacralisait irrépressiblement à l'intérieur. Et ne plus s'en remplir. Son corps se mit à refuser systématiquement tout aliment qu'on lui tendait, malgré l'inquiétude maladive. Qu'importe, les angoisses n'étaient qu'extérieures. Son indifférente génitrice lui en fit un jour la remarque, un peu acerbe, pressante sans conteste. La muette ne comprenait pas, sondait de son regard placide cette entrée par effraction dans son monde. Invariablement, elle retournait instantanément dans sa chambre, écrire sur son petit cahier. La mère se mettait dans une colère sourde, de façon répétée, s'emportait contre cette petite conne qui ne voulait rien avaler, qui recrachait rituellement le tout dans le lavabo. Elle n'avait rien fait de mal, pourtant. Quotidiennement, par pur esprit de provocation, elle hurlait de joie : "Maman, maman, j'ai maigri !" La mère se résigna, la muette continua de plus belle dans ses refus de s'alimenter. Quelques semaines plus tard, le médecin l'orienta vers des spécialistes, des inconnus en blouse blanche, lesquels elle gratifiait systématiquement d'un regard indifférent. Elle s'obstinait à ne pas répondre à leurs questions. Baissait les yeux, griffonnait dans son carnet, esquissait un vague sourire en coin. Mourrait-elle, si elle décidait d'aérer ? Non, c'était idiot. Il y avait des barreaux aux fenêtres.

Au bout de quelques mois de non-dits, qui passèrent dans une léthargie ambiante, tout commença dans le bureau d'une spécialiste des dingues. Une belle araignée dans le plafond. Questionnaire oral, courtes réponses sur la trame affirmative ou son inverse.

"- Que vous est-il arrivé ?
- ...
- Avez-vous des envies suicidaires ?
- Oui.
- Avez-vous envie de vous en sortir ?
- Non.
- Y'a-t-il quelqu'un à qui vous en voulez beaucoup ?
- Oui.
- Seriez-vous prête à le tuer ?
- Oui."

Les interrogatoires n'avaient pas de fin. Jamais elle n'avait appris à répondre. Il y avait désormais un an qu'elle cachait "ça" aux yeux effrayés de l'extérieur. Elle se rongeait les ongles entre les silences interminables entrecoupant les questions. Baissait les yeux et s'entortillait une mèche de cheveux au bout du doigt lorsqu'elle répondait d'une voix blanche, comme elle le fait toujours. Il fut décidé qu'elle subirait une séance par semaine d'analyse. Très vite, elle se mit à leur répondre ce qu'ils voulaient entendre pour qu'on la laisse tranquille. La muette n'a jamais vraiment réussi à parler, à vrai dire. La muette écrit sur ses carnets, parfois sur ses pans de mur ; la muette s'épanche un peu avec quelques connaissances virtuelles ; la muette ne parle qu'en agression, qu'en ironie ; la muette s'est forgée au fil du temps une protection salvatrice de misanthropie apparente. La muette formule quelques phrases habituelles, mécaniques, et se plonge soudainement dans un profond mutisme ; la muette bloque invariablement ses émotions et se construit à l'envi un masque souriant, une parodie de masque vivant. Elle essaie pourtant, elle tente désespérément de contribuer à cette immense toile tentaculaire par ses quelques mots, un Moleskine écorné toujours dans la poche. Qu'elle se prénommerait Germude ou autre (tiens, ça ferait une bonne dénomination pour un bouquin de Nothomb, d'ailleurs), qu'elle se dissimulerait habilement sous le pseudonyme de, je ne sais pas moi, Emily par exemple, qu'importe. Qu'importe au final qu'elle n'existe pas, qu'elle n'existe plus réellement, qu'elle ne soit désormais qu'une pâle enveloppe inconsistante. Une décennie de retard, c'est fatalement bien court, assez pour s'égarer. Et puis, il y a tant de monde pour la remplacer.


Emily, 12/03/2013
Supprimé

Re: Tribulations schizophréniques lunaires.

Message par Supprimé »

Wow...
Répondre