Sans vergogne, du haut de ma croix je vous vois tournoyer comme des vautour qui attendent leur tour.
Je suis offerte, découverte et ouverte, dégoulinante depuis mon antre, je patiente.
Quel sera la première punition ? Un glaçon, un suçon, une fessée, un fouet tressé ?
Quel supplice de ne pas savoir à quels délices se plieront mes futurs vices.
Il me regarde d'un air puissant et je pressant tout en tressautant un violent enchantement.
Voilà que je coule, de désir, de luxure pour toutes les plus grandes foules, qui par usure me refoulent.
S'approchant avec un martinet il me caresse une fesse, avant d'y jeter un grand coup.
Quelle maîtrise, comme un geste qui s'aiguise, il s'amuse à sa guise, il me grise.
La rougeur ne témoigne pas de la douleur, qui à cette heure est déjà transformée en ardeur.
J'en redemande, pendant qu'une main me pénètre
Brusque et violente cette main m'en sors un cri, comme il est bon d'être ainsi déchirée.
A l'idée d'être ainsi maltraitée je débute mon rêve de traînée.
A l'idée de subir tant de peines, je revois mon héroïne Eugénie, que le marquis entreprit de guider vers les plus basses contrées de volupté.
J'aime que l'on me voit ainsi dévouée au plaisir mené par la force.
Fragile et si gentille, quel monstre de fantasme caches tu dans tes fils ?
Cette main me fracasse et j'en devient une limasse, qui se délasse.
Comme j'ai envie qu'il me prenne, qu'autrui me fouette, qu'à l'unisson ils m'emmènent au-delà des histoires de couette.
Qu'un devant, puis qu'un derrière, que tous les trous soient unis.
Quelle synergie, quelle énergie, voilà longtemps que je me suis abandonnée, martyrisée, comme je l'ai toujours espéré.
...