Comment jeûner sans jamais avoir faim ?
Vous avez sans doute entendu parler des bienfaits du jeûne. Vous savez, intellectuellement, que le jeûne permet d'accélérer le nettoyage et la régénération de l'organisme. Mais en pratique il y a un hic : jeûner, c'est difficile.
C'est du moins ce que pensent encore beaucoup de personnes, car en réalité ça n'est pas si difficile que cela si on sait bien s'y prendre et que l'on comprend comment fonctionne le corps humain...
Après les éventuels petits (ou gros) excès commis durant les fêtes de fin d'année, puis le temps des bonnes résolutions... vient le temps des bonnes actions ! Vous avez donc pris la décision, je le sens, de vous lancer dans un petit jeûne. Bravo !
Maintenant, comment s'y prendre au mieux ? La chose la plus importante à savoir en premier lieu est celle-ci : un jeûne efficace est un jeûne où l'on ne ressent pas la faim.
La raison à cela est simple. Quand on rentre en état de jeûne, notre corps est censé utiliser ses réserves de graisses (que nous avons tous en quantité plus ou moins importante). Si notre corps parvient à puiser dans ces réserves de manière adéquate et à les utiliser, nous sommes alors parfaitement nourris de l'intérieur... et la faim ne peut subsister.
On en arrive donc à la question posée dans le titre de cet article : comment jeûner sans jamais avoir faim ? La réponse, vous l'aurez sans doute devinée : en favorisant l'utilisation de ses graisses corporelles.
Mais tout cela pourrait vous paraître encore un peu trop théorique... Alors voici 5 conseils pratiques qui vont dans ce sens.
Conseil #1 Faire une descente alimentaire
Concerne surtout les jeûnes de durée moyenne à longue... pas forcément nécessaire pour les habitués du jeûne ou si vous avez déjà une alimentation saine au quotidien.
Faire une transition (ou une descente) alimentaire avant d'entamer un jeûne consiste à :
diminuer ses apports alimentaires en quantité ;
privilégier les aliments dont la digestion génère le moins de déchets dans le corps (principalement les fruits et légumes frais).
L'intérêt de la descente alimentaire ? Permettre au corps de commencer à évacuer ses déchets en douceur par une simple modification de l'alimentation en quantité et en qualité.
Ma première tentative de jeûne ratée
Il y a de cela environ dix ans maintenant, lors de ma première expérience de jeûne, je n'ai pas tenu plus d'une demi-journée avant de craquer sur de la nourriture. Cela me semblait tout simplement impossible de tenir plus longtemps. Je me disais alors que les personnes qui restaient des jours sans manger devaient être des surhommes... Rien de plus faux !
Quel était le souci ? Mon alimentation quotidienne de l'époque était loin d'être idéale (pas mal de produits industriels, ultra-transformés, assez peu de fruits et légumes frais). Mon organisme fut donc débordé par l'ampleur de la tâche que je lui imposai du jour au lendemain, d'autant plus que je mangeais encore matin, midi et soir à cette époque (sans compter les éventuels grignotages entre les repas bien sûr).
Plus votre organisme est toxique et votre alimentation délétère, et plus il est difficile de jeûner, à cause de l'intensité du nettoyage, d'où l'intérêt de rentrer en douceur dans un jeûne.
Combien de temps doit durer la transition ?
La nécessité ou non et la durée d'une descente alimentaire dépendront de beaucoup de facteurs, notamment votre niveau de vitalité, le niveau de congestion des organes, mais aussi la durée du jeûne que vous comptez entreprendre. Une transition alimentaire s'avèrera donc d'autant plus utile que l'on se lance dans un jeûne long et que l'on a un niveau de vitalité faible.
Un jeûne spontané du jour au lendemain reste donc tout à fait possible. En revanche, lorsque l'on a peu d'expérience dans la pratique du jeûne, procéder par paliers va permettre de diminuer les potentiels inconforts dû à l'arrêt brutal et complet de l'alimentation, et donc de moins ressentir la faim (et se sentir mieux d'une manière générale).
Autre stratégie pour préparer son corps : entraîner son corps à jeûner en faisant quotidiennement des jeûnes très courts (jeûne intermittent), et augmentant graduellement la durée du jeûne.
Soit dit en passant, si vous vous souhaitez en savoir plus sur les spécificités des différents types de jeûnes, je vous recommande vivement la lecture de mon guide dédié (voir encadré juste en-dessous).
Conseil #2 Limiter l'usage des boissons sans calories
Lorsque l'on parle de jeûne, on sous-entend généralement jeûne hydrique n'est-ce pas ? Cela suppose donc la possible consommation d'eau, voire de boissons sans calories de type tisanes ou infusions.
L'eau peut-elle être un ennemi en jeûne ?
Malheureusement, l'abus de liquides (eau, infusions, tisanes) peut réellement rendre un jeûne très compliqué, et je vais vous résumer brièvement et simplement pourquoi.
Lorsque vous buvez beaucoup d'eau ou des tisanes, vous diluez le plasma sanguin ce qui va diminuer notamment sa concentration en sodium. Votre sang étant un liquide précieux, il ne peut varier trop longtemps ni dans son pH, ni au niveau de son équilibre électrolytique (électrolytes = minéraux).
L'organisme essaye donc de restaurer cet équilibre au plus vite, et vous vous mettez à uriner de l'eau claire (en perdant une quantité certaine de minéraux au passage). Vous dépensez une grande quantité d'énergie à faire travailler vos reins pour pas grand chose. D'où des états de frilosité, de mal-être ou de fatigue ressentis.
Les conseils douteux que l'on trouve sur le net...
Lorsque j'entends certains coach (auto-proclamés ou non) conseiller de boire des litres d'eau pour faire passer la faim, je pousse un grand soupir... L'idée derrière ce conseil est que l'eau va remplir l'estomac. Mais il s'agit là d'une vision purement mécaniste qui ne prend pas en compte l'aspect énergétique.
Mais certains ont semble-t-il compris en quoi le jeûne à l'eau pouvait poser problème au niveau de l'équilibre minéral, et un nouveau protocole de jeûne semble être particulièrement à la mode ces temps-ci : le jeûne à l'eau salée. Sauf que là encore, c'est une mauvaise solution pour au moins deux raisons.
La première raison est que l'eau salée est de l'eau à laquelle on a rajouté du sel minéral non-organique (avant transformation par la plante), dont les minéraux seront donc peu absorbés par l'organisme humain. Cette solution fait donc plus office de boisson stimulante, voire de purgatif, que de boisson minéralisante.
Les plus malins d'entre vous me diront peut-être qu'il suffit de remplacer l'eau salée par du plasma marin de qualité contenant le totum iono-minéral du sang sous forme bio-disponible. Certes, c'est une possibilité, et c'est certainement mieux que de boire de l'eau salée.
Mais il y a un problème dans ce contexte précis (du jeûne), et l'on en arrive à la seconde raison : quand vous jeûnez, vous êtes en mode élimination, et prendre des compléments alimentaires, fussent-ils d'une qualité exemplaire, va envoyer un message contradictoire au corps en le poussant vers le mode assimilation, ce qui provoque une déperdition énergétique.
Ma recommandation : quand vous jeûnez, laissez les minéraux de côté (organiques ou pas), et ne buvez pas trop d'eau ! Cela vous fera économiser beaucoup d'énergie et vous passerez en cétose plus rapidement, avec à la clé une meilleur utilisation de vos réserves de graisses comme carburant. Et si vous vous en sentez capables, pourquoi ne pas expérimenter un petit jeûne sec intégral ?
Conseil #3 Utiliser les autres piliers de l'hormèse
Un moyen extrêmement efficace d'améliorer l'utilisation de ses graisses corporelles consiste à utiliser le principe de l'hormèse pendant le jeûne (bien que le jeûne lui-même en soit déjà une application). Je vous invite au passage à consulter l'article précédent pour en savoir plus ce principe : Hormèse – L’arme ultime contre le vieillissement, le stress et le manque d’énergie.
Concrètement, il peut s'agir d'exposition ponctuelle au froid, des exercices de respiration ou musculaires. Ils activent tous la même voie métabolique qui va favoriser l'augmentation de la densité des mitochondries (qui sont les centrales énergétiques de la cellule) et le bon fonctionnement du métabolisme, à condition bien sûr de ne pas dépasser son seuil de tolérance qui est propre à chacun.
Certains puristes considèrent uniquement le jeûne allongé de manière à stimuler la détoxification cellulaire à son maximum. C'est peut-être le cas en théorie, cependant le mouvement du corps ou certaines pratiques hormétiques vont également activer le système lymphatique et les émonctoires en général facilitant l'élimination, et évitant une acidification trop importante qui pourrait survenir durant un jeûne allongé. Tout n'est donc pas blanc ou noir.
Vous pouvez me croire, même si vous êtes actifs quand vous jeûnez, vous en tirerez toujours d'énormes bénéfices, car l'énergie habituellement prise par la digestion est tout simplement colossale. En témoigne l'expérience de Jordan ci-dessous qui a jeûné 15 jours tout en continuant à s'entraîner intensivement 4 jours par semaine, et cela ne l'a pas empêché d'avoir la langue blanche en permanence (signe d'un fort travail de nettoyage). Il faut néanmoins avoir un bon niveau de vitalité pour garder un tel rythme pendant un jeûne long.
Conseil #4 Éviter les environnements stressants
Concerne surtout les jeûnes de durée moyenne à longue.
Voici un conseil qui parlera à beaucoup de personnes, car le monde moderne dans lequel nous vivons est stressant par nature.
Jeûner en évoluant dans un environnement stressant est difficile, puisque votre organisme doit déjà s'adapter à l'absence de nourriture (qui est un stress au départ). Cela fera monter votre taux de cortisol, votre organisme sera plus en demande de glucose et utilisera moins bien ses graisses.
Je recommande toujours, et particulièrement quand il s'agit d'une première expérience, de jeûner en se libérant des contraintes sociales et professionnelles. Si vous travaillez, prenez congé ou prévoyez de jeûner pendant les vacances ou le week-end. Prévenez votre entourage que vous ne serez pas forcément disponible, de manière à pouvoir vous reposer en cas de coup de mou et ne pas être tenté de compenser par la nourriture.
Conseil #5 Cultiver le lâcher-prise
Dernier conseil et pas des moindres. Je vous ai parlé précédemment de la nécessité d'éviter les environnements stressants en jeûne. Il s'agit là de facteurs de stress extérieurs.
Mais quand bien même vous vous trouvez dans un environnement calme et sécurisant, le stress destructeur peut également venir de vos propres pensées, votre propre bavardage mental.
La cogitation mentale : un gouffre énergétique
Un fait peu considéré : l'énergie dépensée d'un mental qui cogite en permanence est colossale.
J'ai personnellement remarqué à quel point cela pouvait faire une différence énorme au niveau de mon vécu lorsque je prenais la décision de faire jeûner mon mental également, c'est-à-dire de renoncer à toute préoccupation sur l'avenir, du moins le temps d'un jeûne.
C'est difficile de le faire tout le temps dans le flux mouvementé de la vie quotidienne, mais quand vous jeûnez vous pouvez le faire beaucoup plus facilement, car vous vous mettez dans les bonnes dispositions pour cela.
Vous avez du mal à lâcher-prise ? Je vous propose un exercice de respiration simple mais efficace pour vous aider dans cette tâche.
La cohérence cardiaque pour calmer le corps et le mental
Inspirez 5 secondes et expirez 5 secondes. Répétez l'opération.
Oui c'est aussi simple que ça.
L'inspiration va activer le système nerveux sympathique (action) et l'expiration va activer le système nerveux parasympathique (repos). La combinaison des deux à un rythme régulier va faire un sorte de réguler l'ensemble de votre système nerveux de manière cohérente (d'où le nom de la technique).
Outre la régulation du système nerveux, un autre bénéfice de cette technique est qu'elle va forcer votre attention à se focaliser sur la respiration, autrement dit sur le moment présent, et non plus dans des projections passées ou futures.
Jeûner est simple sur le papier, mais quand il s'agit de passer à la pratique, on réalise au final que c'est tout un art, notamment un art de l'introspection. Cela peut être difficile à gérer les premières fois, mais au final cela va toujours dans le sens de manifester qui vous êtes vraiment, libéré des entraves qui empêchent votre corps et votre esprit d'exprimer leurs pleins potentiels.