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Lassitude et réconfort
Encore une journée de merde ! Quel temps pourri pour un mois de mai... C'est désespérant ! Je regarde la pluie tomber d' un air maussade. De fine perles viennent s'évanouir sur le rebord de la fenêtre. Au loin, j'entends la longue plainte du tramway freinant en catastrophe. Il fait sonner sa cloche comme un dératé : toujours les mêmes, encore un jeune inconscient qui traverse les voies en courant, sans prêter attention à la circulation. J'allume la radio et tombe sur le « Moscato Show » : oh nom d'un chien, mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour mériter ça !! Las, je me résous à sortir malgré la pluie. Me changer les idées me fera le plus grand bien. Un petit tour à la Fnac du centre-ville va me requinquer ! Grenoble est une agglomération très paradoxale : entouré par les montagnes, la ville offre un cadre idéal à qui aime flâner et se laisser bercer à la contemplation d'un paysage colossal. Je veux bien sûr parler de toute cette chaîne de montagnes qui entoure la ville. J'aime d'ailleurs de temps en temps prendre de la hauteur et emprunter le téléphérique au Jardin de Ville pour monter à la Bastille. Là haut, il y a un panorama saisissant sur toute l'agglomération grenobloise encerclée par les Alpes ! C'est surtout un endroit privilégié pour qui veut se changer les idées et se ressourcer. Mais lorsqu'il fait mauvais, avec de gros nuages gris au-dessus des montagnes, on a comme une sensation d'oppression et d'emprisonnement. Grenoble est et restera un colosse aux pieds d'argile.
Je m'appelle Christophe et je suis journaliste au Dauphiné Libéré. Une fée s'est penchée sur mon berceau à ma naissance pour me refiler la pire tare que l'on puisse avoir encore aujourd'hui pour un jeune homme de 28 ans : une couche... A cause de cela, je n'ai pas confiance en moi, et les liens sociaux me sont difficiles à créer, et d'autant plus en amour. Je suis encore vierge... A part ce petit « détail », je n'ai pas à me plaindre : je travaille et s uis relativement bien payé pour avoir mon propre appartement. Je suis autonome et fier de l'être ! Bon OK c'est vrai, papa-maman m'aide de temps en temps pour les grosses tâches ménagères ! Je pourrais prendre une femme de ménage mais je n'ai pas le cœur de faire cela à mes parents pour l'instant, ça leur permet de se sentir encore utile pour leur « petit ». La vie s'écoule donc tranquillement pour moi, entre confort et frustration de ne pas connaître le bonheur charnel.
Dehors, la pluie a redoublé d'intensité. Une jeune femme en K-way me double pour attraper le tram. C'est dans ces moments là que je regrette de ne pas pouvoir courir... Je lui emboîte le pas et accélère ma marche. J'aperçois alors un omnibus arriver à mon prochain arrêt. Un point de côté m'oblige à stopper ma course mais je n'ai pas le choix : je dois surmonter ma douleur si je veux attraper ce tramway. Allez un dernier effort, plus que quelques mètres et j'y suis. J'arrive à me glisser à l'intérieur juste avant que les portes ne se referment. Je suis trempé et ma douleur sur le côté est plus intense. Le tram est bondé, on est serré comme des sardines. J'aperçois à quelques mètres des ados assis : j'ai envie de leur demander si l'un d'eux veut bien me laisser sa place, mais la promiscuité du lieu m'empêche de bouger. Du quartier de l'Ile Verte où j'habite à l'arrêt Victor Hugo où je me rends, il y a quatre arrêts : pas de quoi fouetter un chat ! On y sera rapidement. Las, je me résous à rester debout, agglutiné entre un jeune gothique, un bouquin à la main et une femme blonde en tailleur en train de téléphoner. En voilà deux à qui la situation ne semble pas déranger, sans doute rompus aux affres de la vie citadine. Pour ma part, je repense avec nostalgie à ma petite vie paisible dans un petit patelin du nord de l'Ardèche. C'était il y a deux ans... Mais je ne pouvais pas refuser cette opportunité qui m'a été donné lorsqu'on m'a proposé ce poste, bien mieux payé qui plus est. Et puis Grenoble est tellement plus vivante ! Du moins durant la semaine, car je vis aussi dans une ville étudiante, et le week-end il n'y a plus personne !
Je n'ai rien autour de moi auquel m'accrocher si il y a un bon petit coup de frein bien placé. J'essaie de me frayer un chemin vers une poignée salutaire à laquelle me tenir, et j'aperçois alors la jeune femme au K-way accroché à la barre de soutien au milieu du tram. Il s'agit d'une jolie rousse aux yeux bleus, quelques mèches de cheveux trempés et plaqués sur son torse. Des tâches de rousseurs colorent agréablement son joli minois. Elle me regarde et je lui souris timidement. Mais ça n'a pas l'air de l'intéresser et replonge dans ses pensées en fixant les gouttes de pluie. Ok, c'est ce qui s'appelle un vent...
Mais là je m'aperçois qu'une chose à laquelle je redoutais vient d'arriver. Une odeur nauséabonde vient agresser mes narines. Ma douleur sur le côté aura eu raison de moi. Je me suis fait dessus, comme dirait les ados aperçus tout à l'heure, insouciants et tellement immatures. Un tout petit qui me regarde fixement, j'en ai l'habitude et ce n'est pas bien méchant. Au Contraire, c'est un âge où la naïveté de l'enfance est un rempart face à la cruauté des adultes ; mais un ado qui ricanent sans raison sur ton passage, tu as beau ne pas y prêter attention, c'est toujours blessant au final. Je commence à me sentir mal à l'aise. La paranoïa s'immisce en moi, j'ai l'impression que tous les regards sont braqués sur moi. Je me fais tout petit, j'aimerais à cet instant être transparent. Je n'ai pas le choix je dois battre en retraite et fuir. Le tram s'arrête justement au prochain arrêt. Je me précipite à l'extérieur en bousculant tout le monde. Je n'entends pas les plaintes derrière moi, je suis dans mes pensées. La honte et la culpabilité se mélange dans ma tête. Je ne réfléchis pas et fais les deux kilomètres qui me séparent de chez moi en marchant. Vite, aussi vite que je peux. Des larmes de rage coulent sur mes joues et se mêlent à la pluie. J'ai toujours mon point de côté, mais j'avance, ne pas réfléchir, je n'ai plus que ça à faire. Encore et toujours un obstacle se dresse sur mon passage, mais je dois le surmonter, je n'ai pas le choix et m'incline la tête baissée devant cette fatalité. Enfin j'aperçois mon immeuble. Je m'engouffre à l'intérieur et grimpe 4 à 4 les marches qui me séparent de mon appartement au deuxième étage. Chez moi ! Mon havre de paix et de réconfort. Je claque la porte, m'adosse quelques secondes contre puis me laisse tomber par terre. Je ne me retiens plus et pleure toutes les larmes de mon corps. Aveuglé par la rage et le désespoir, je donne un violent coup de poing au mur. La douleur est fulgurante mais je m'en fous ! Je reste ainsi, prostré par terre, pendant de longues minutes. Le silence m'enveloppe... J'aperçois alors toute ma palette de couteaux de cuisine à côté de l'évier. C'est beau un couteau de cuisine : son manche noire et lisse. Sa lame en métal, brillante et froide. Parfaitement aiguisée... Non !!! Je dois me reprendre... Il faut que je m'occupe l'esprit !
Rassemblant mon courage, je me dirige vers la salle de bain et me change. Une fois propre, je décide de prendre une petite douche bien chaude pour me délasser. Je contemple mon corps nu... Mes jambes sont bien maigres puisque j'ai peu de muscles dans les membres inférieurs. Mon sexe pendouille comme une âme en peine. Oui, j'en suis arrivé à un stade où mon pénis est devenu mon ami. Pas comme un pervers cherchant à « s'astiquer » la queue à la moindre occasion. Non je lui ai donné un surnom : Popol. Et il m'arrive de lui parler un peu, partager notre frustration commune de ne pas rencontrer une madame Zezette. Je rentre dans la baignoire et fait couler l'eau. Chaude et réconfortante. Des volutes de vapeur empreignent toute la pièce. Je ferme les yeux et n'écoute plus que le ruissellement de l'eau s'écouler. Une sensation de bien-être envahit finalement mon corps. Je ressens une chaleur naître dans mon bas ventre. Les yeux toujours fermés, je dirige doucement ma main droite vers mon sexe. L'eau chaude lui a donné un peu de vigueur... Je repense à la jeune femme du tram. Belle. Rousse. De jolies tâches de rousseur constellent ses joues. Je me surprends à à rêver de son corps... Ses petits seins, bien dessinés, en forme de poire... Popol a retrouvé sa forme, il est presque au garde-à-vous ! J'imagine les tétons de ma belle inconnue également tendus. Ses aréoles sont joliment dessinés. J'ai envie de lui titiller les seins. La pression augmente chez Popol. Je caresse alors mes bourses, elles sont remplis et prêtent à libérer leur nectar. Je pense au minou de cette mystérieuse femme. Quelques poils pubiens roux égaient cette charmante vision. Je sens que je suis sûr le point d'exploser, mes mains s'activent de plus belle sur mon membre. Mes testicules comment à me faire mal, quand, enfin... L'orgasme salvateur ! Je libère ma liqueur en deux jets puissants. J'ouvre grands mes yeux et plaquent mes mains contre le mur, épuisé, les jambes chancelantes. Je repense alors à la scène de la douche dans « Psychose » de Hitchcock et regarde mon nectar de vie s'évaporer par la bouche d'égout...