Et parceque j'ai un long week end en perspective
Arrivée en bas de l’immeuble de ma société, je m’autorise tout de même une cigarette, je croise d’anciens collègues dont je prends des nouvelles avant de monter direction le bureau de Ju pour rencontrer LE candidat.
Lorsque je sors de l’ascenseur une odeur familière vient chatouiller mes narines, je reste un moment interdite, hésitant entre l’odeur que je dégage et celle que je perçois, mais non c’est un parfum flottant dans l’air. Je m’engage dans le couloir direction le bureau de Julien, tout en passant de bureau en bureau pour saluer tout le monde, le minimum quand je passe à ma boite tout de même, les cloison sont en fait d’immense baie vitrée fumé jusqu'à 1m40 du sol, permettant de voir aisément qui est dans le bureau et qui est dérangeable ou d’adresser un signe de la main dans le cas contraire.
Je croise même le PDG qui ne peut s’empêcher de s’intéresser à la mission
« qu’est ce que ça peut lui foutre franchement du moment qu’il empoche ma prestation »
Le bureau de Ju est le dernier tout au fond, le temps que je dise bonjour à droite à gauche, l’odeur toujours présente m’intrigue de plus en plus et je sens même mon cœur s’emballer de lui-même quand celle-ci se fait plus forte. J’attribue cela à la partie de baise que je viens d’avoir dans les toilettes et mes sens en fusion, mais lorsque j’arrive devant le bureau de Ju, je m’arrête nette.
« C’est pas possible, c’est pas lui, non, si. Si c’est lui, cette odeur, ce parfum, son parfum, non, si » ma tête tourne je me recule pour reprendre mon souffle avant que Ju ne m’aperçoive,
« même mon pire cauchemar ressemblerait à un conte pour enfant face a se que je vais vivre ce soir », la brèche de mon cœur s’ouvre d’un coup sec, la douleur me plie en deux et je cours aux toilettes.
J’y reste le temps de reprendre mes esprits
« help, c’est pas possible, non pas lui, pas maintenant, pas comme ça… Marine il faut que tu te calmes, respires, voilà comme ça ». L’assistante qui me trouve assise par terre la tête entre les jambes, me demande si tout va bien.
Moi : « oui, un simple vertige, j’ai pas déjeuné ce midi »
Sophie : « t’es sûre que ça va aller »
Moi : « oui t’inquiètes, t’aurai pas un sucre ? »
Sophie : « si bouges pas je vais t’apporter ça. »
Moi : « Merci »
Quelques minutes plus tard, Sophie revient et me tends un sucre et un verre d’eau, de toute façon je n’ai pas le choix, il faut que j’y aille, je ne vais pas passer la fin de la soirée cachée ici.
Je me relève, prends une grande respiration et reprends le couloir, tel un condamné dans le couloir de la mort, arrivée devant le bureau de Ju, j’ouvre la porte, mon cœur a un loupé :
Ju : « ah Marine enfin te voilà enfin, justement laisses moi te présenter… »
Marine : « Olivier… »
Olivier : « Marine ? »
« mon ex, mon ex est Le candidat que Ju veut voir intégrer l’équipe, l’Amour de ma vie, celui qui m’a piétiner le cœur, brisé mon être, violé mon âme dans son entièreté, et je devrais le voir tout les jours… »
Ju : « vous vous connaissez ? Ah ba c’est super »
Olivier : « oui on… on était ensemble… »
Ju : « ah déjà bosser ensemble ? »
Olivier : « non on était ensemble, en couple et on a rompu »
« sa voix, j’avais oublié le son de sa voix, tellement douce, belle, elle a bercée ma vie pendant des années… »
Ju : « Marine ? Ça va ? »
Moi : « Je… oui… je… houa hou… Olivier et bah si je pensais te trouver ici. Tu changes de boite alors ? »
Olivier : « Oui j’ai… »
Je n’écoute pas le moindre mot de se que qu’il me dit, non je le détaille des pieds à la tête encore plus beau que le jour où il m’a dit qu’il me quittait parce qu’il en aimait une autre
« aïe, putain de douleur », ses yeux verts toujours aussi coquin et pétillant… j’y plonge sans le vouloir, à la recherche de quelque chose.
Olivier : « … et visiblement tu en as rien à foutre de se que je te dis, sinon tu aurais réagis quand je t’ai dit que je comptais bouffer le chat à Noël »
Moi : « hein ? Quoi pardon, mais je… tu me laisse le temps de me remettre »
Olivier : « oui pardon, je comprends, on ne s’est quitté dans les meilleurs termes c’est vrai, je vais aller faire un tour et je vous laisse tous les deux »
Moi : « oui s’il te plait »
« Pas dans les meilleurs termes : notre rupture, le jour où il m’a avoué qu’il en aimait une autre, où j’ai appris qu’il me trompait depuis des années » rien qu’à cette pensée je sens des larmes de rage monter en moi. Ma belle journée vient de s’obscurcir en à peine quelques minutes.